Suicide du maire de Rezé: un homme soupçonné d'être l'auteur des lettres anonymes mis en examen

Hommage à Hervé Neau, maire de Rezé, en Loire-Atlantique, qui s'est suicidé, le 12 février 2022 devant l'hôtel de ville de Rezé - LOIC VENANCE © 2019 AFP
Coup de théâtre, trois ans après le suicide d'Hervé Neau. Un homme a été placé en garde à vue mardi 1er avril au matin puis mis en examen, soupçonné d'être l'auteur des lettres anonymes qui auraient poussé le maire de la ville de Rezé (Loire-Atlantique) au suicide en 2022, indique le parquet de Nantes dans un communiqué de presse ce mercredi, confirmant une information de Presse Océan.
L'élu de 58 ans avait été retrouvé mort, pendu dans les locaux de la mairie de Rezé, commune de 42.000 habitants, le 11 février 2022. Sur son bureau, Hervé Neau a par ailleurs laissé un courrier indiquant avoir mis fin à ses jours après avoir reçu une série de lettres anonymes malveillantes les semaines précédentes.
D'autres missives, adressées à un journal local, divulguaient également des aspects de la vie privée de l'élu. Une enquête pour "harcèlement moral" a donc été ouverte après cette découverte.
"Un fort sentiment de jalousie"
Les investigations de la Direction territoriale de la police judiciaire n'ont dans un premier temps pas abouti et le dossier avait été clos en janvier 2023, l'ancien procureur de Nantes Renaud Gaudeul admettant n'avoir "plus aucune piste à explorer".
C'est grâce à une plainte au civil déposée par la famille d'Hervé Neau que l'enquête a finalement repris quelques mois plus tard, débouchant mardi matin sur une interpellation. C'est "par l’exploitation d’un certain nombre d’outils informatiques et de communication" que le mis en cause a pu être interpellé et placé en garde à vue, explique encore le procureur Antoine Leroy.
Toujours selon le parquet, cet homme est âgé de 49 ans et n'a jamais été employé à la mairie de Rezé. Il est cependant le compagnon d'une personne qui y travaillait, assez proche d'Hervé Neau.
D'après les informations que les enquêteurs ont pu recueillir lors son placement en garde à vue, l'individu aurait entretenu "un fort sentiment de jalousie" à l'égard de l'élu, ce qui pourrait expliquer l'envoi des courriers anonymes. Il a été mis en examen pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" et pour "harcèlement moral", et a été placé sous contrôle judiciaire. Présumé innocent, il encourt trois ans d'emprisonnement.