Suicide d'un collégien en Savoie: une information judiciaire ouverte

Un adolescent s'est suicidé à Bourg-Saint-Maurice, en Savoie, en 2013, à cause de harcèlement scolaire (photo d'illustration). - Capture Google Maps
Le parquet de Chambéry a ouvert lundi une information judiciaire à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile déposée par les parents d'un collégien qui a mis fin à ses jours l'année dernière. Moqué parce qu'il était roux, l'adolescent âgé de 13 ans s'est suicidé en février 2013.
La plainte, qui vise le collège Saint-Exupéry où était scolarisé l'adolescent, avait été déposée le 11 août dernier auprès du doyen des juges d'instruction de Chambéry pour homicide involontaire, provocation au suicide suivie d'effet, violences morales, mise en danger d'autrui par personne morale et non assistance à personne en danger.
"On va continuer, on ne va pas lâcher le morceau. Il ne faut pas que ça continue des choses comme ça", avait déclaré sur France 3 Alpes en septembre Raphaël Bruno, le père de Matteo, lors du dépôt de la plainte. "On voyait notre fils rentrer avec des bleus tous les soirs, ça faisait trois ans qu'on se battait au collège. On n'a pas été écouté, ils ont pris les choses à la légère", a-t-il alors ajouté.
Une première plainte classée sans suites
Matteo, 13 ans, avait été retrouvé pendu dans sa chambre le 8 février 2013, à Bourg-Saint-Maurice, en Savoie. Amateur de rap, cet adolescent aux cheveux roux avait posté une vidéo sur Internet dans laquelle il exprimait son mal-être. Après une longue enquête de gendarmerie, le parquet de Chambéry avait décidé de classer sans suite une première plainte de ses parents contre deux jeunes qui l'avaient agressé dans la cour de récréation, lorsqu'il était en sixième. Selon le parquet, l'infraction était insuffisamment caractérisée.
"En cette matière, une simple négligence ne suffit pas. Et l'enquête n'a pas mis en évidence de faute délibérée ou de violation manifeste d'une obligation de sécurité", avait expliqué Thierry Dran, procureur de Chambéry.
Le dépôt d'une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile, a permis de déclencher l'ouverture d'une information judiciaire et la saisie d'un juge d'instruction.