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Police-Justice

Soupçons de "favoritisme" autour de StopCovid: Cédric O assure que tout a été fait "dans les règles"

Le secrétaire d’État au Numérique Cédric O présente l'application StopCovid sur un smartphone, le 29 mai 2020 à Paris

Le secrétaire d’État au Numérique Cédric O présente l'application StopCovid sur un smartphone, le 29 mai 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le parquet national financier a ouvert une enquête pour "favoritisme" après un signalement de l'association anticorruption Anticor sur cette application de traçage des malades du coronavirus.

Les dés ont-il été pipés dans l'attribution du contrat de maintenance de StopCovid, l'application de traçage du gouvernement qui a été un flop avant de se transformer en TousAntiCovid?

"Non, si les choses ont été faites dans l’urgence, elles ont été faites dans les règles", affirme ce mardi au Parisien Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique.

Pourtant, depuis le mois de septembre, le Parquet national financier (PNF) enquête sur des soupçons de "favoritisme" au bénéfice d'une filiale de Dassault, après un signalement de l'association Anticor au printemps 2020 sur cette application de traçage des malades du Covid-19.

"Il est normal que si la justice pose des questions, elle puisse obtenir toutes les réponses", commente le secrétaire d'État. Mais cette procédure ne l'"inquiète pas", a-t-il déjà relativisé dimanche sur France info.

"Un projet souverain"

Il s'agit "d’un projet souverain, qui ne dépend pas d’Apple, ni de Google. Le seul intérêt poursuivi a été l’intérêt général. Je ne vais pas m’excuser d’avoir déployé StopCovid!", ajoute-t-il ce mardi auprès nos confrères du Parisien.

Mais l'association Anticor estime que la maintenance de l'application, réalisée par la société Outscale, filiale de Dassault Systèmes, aurait dû faire l'objet d'un appel d'offres.

Le développement de l'application, annoncée pendant le premier confinement et lancée en juin 2020, a été présenté comme réalisé à titre gratuit par différentes entreprises privées, dont Dassault Systèmes, Capgemini, Orange ou Withings. Mais selon des révélations de L'Obs, son exploitation et sa maintenance ont fait l'objet d'une facturation pour un coût "entre 200.000 et 300.000 euros par mois". Or, le gouvernement est tenu de procéder à un appel d'offres à partir de 139.000 euros hors-taxes pour les marchés de fournitures et de services, selon les règles de la commande publique, observait alors l'association.

Anticor a également porté plainte contre le ministre de la Santé pour les mêmes faits devant la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des actions des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions. Mais la commission des requêtes de la CJR a classé cette plainte, estimant qu'elle ne comportait pas suffisamment d'éléments pour permettre de dire que c'était Olivier Véran lui-même qui avait conclu les contrats dénoncés comme litigieux.

Ambre Lepoivre avec AFP Journaliste BFMTV