Robert Ménard: jugé pour avoir refusé de marier un Algérien sous OQTF, il dénonce une situation "ubuesque"

Robert Ménard dénonce sur BFMTV une "situation ubuesque" alors qu'il est poursuivi pour avoir refusé de célébrer le mariage entre une Française et un Algérien, en situation irrégulière et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF).
"Ce n'est pas moi qui les expulse en dehors de la France", s'est défendu le maire de Béziers, assurant qu'"aucun maire n'a envie de se retrouver dans cette situation".
L'édile a rejeté ce mardi 18 février une procédure de "plaider coupable" proposé par le procureur de Montpellier. Il sera en conséquence convoqué à une date ultérieure devant le tribunal correctionnel.
Une fiancée "qui fait de la politique"
Sur le plateau de BFMTV, le maire a accusé l'avocat du couple qu'il a refusé de marier de "mentir", après qu'elle a affirmé que Mustapha B., le fiancé sous OQTF, n'avait "aucune condamnation dans son casier judiciaire".
Selon une source judiciaire à BFMTV, le casier judiciaire de Mustapha B. contient bien une condamnation, en 2021, à huit mois d'emprisonnement avec sursis pour un vol avec violence et en réunion et escroquerie.
Robert Ménard a également soupçonné Eva, la fiancée française, de "faire de la politique". "La femme éplorée qui n'a aucune vision politique et n'a aucune envie de médiatiser et dont le chéri est un saint est un conte de fée", a jugé Robert Ménard, accusant cette dernière de l'avoir "enregistré" à son insu alors qu'il l'avait reçue dans son bureau pour échanger sur sa situation.
Un "trou de souris" pour voter une loi
Les sénateurs débattront jeudi 20 février d’une proposition de loi centriste pour interdire les mariages entre des Français et des étrangers en situation irrégulière. Mais Robert Ménard a peu d'espoir qu'une telle loi entre en vigueur. "Ça va être un trou de souris pour faire passer" ce texte, a-t-il estimé, craignant qu'il ne soit jugé inconstitutionnel.
"La France se base sur l'article 12 de la Convention européenne des droits de l'homme" (qui indique que "l'homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois nationales régissant l'exercice de ce droit", NDLR), a pointé Robert Ménard.
"Au Danemark, signataire de la même convention, vous ne pouvez pas vous marier avec quelqu'un en situation irrégulière. Le problème, c'est qu'en France le Conseil constitutionnel la une vision extensive de ce droit", a regretté l'édile.