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Police-Justice

Repas halal en prison: le ministère de la Justice va faire appel

Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint mercredi le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal.

Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint mercredi le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal. - -

Le ministère de la Justice va faire appel de la décision du tribunal administratif de Grenoble, qui a enjoint une prison de servir des repas halal à ses détenus musulmans.

La décision du tribunal administratif de Grenoble, mercredi, pourrait ouvrir la boîte de Pandore. Le juge enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, de servir des repas halal à ses détenus musulmans, au nom de la liberté religieuse.

Une première en France, à laquelle le ministère de la Justice s'oppose. "Le ministère va faire appel et demander la suspension de l'exécution de l'injonction", a annoncé vendredi à l'AFP la directrice de l'administration pénitentiaire, Isabelle Gorce.

La liberté et l'exercice du culte en question

"L'aumônerie musulmane estime que la situation telle qu'elle est préserve parfaitement la liberté et l'exercice du culte", a-t-elle insisté, soulignant que "par ailleurs, en cantine (service d'achats payants, ndlr), les détenus peuvent acheter des produits hallal et il y a une troisième possibilité via les aumôniers à l'occasion des grandes fêtes" religieuses.

"Nous considérons que le respect du principe de laïcité n'oblige pas, bien au contraire, l'administration à servir des repas qui soient conformes à la confession des personnes qu'elle abrite. Elle doit permettre à chacun l'exercice de son culte, mais pas plus", a-t-elle encore dit.

Un détenu a saisi la justice

En mars, un détenu, Adrien K., avait demandé au directeur de la prison de permettre aux détenus musulmans de disposer de menus composés de viandes hallal. Le directeur avait refusé de donner suite à cette requête.

Il avait alors saisi le juge administratif, qui a enjoint le directeur du centre pénitentiaire de proposer "régulièrement" des menus composés de viandes hallal "dans un délai de trois mois".

K. L. avec AFP