Quand Renault anticipait le suicide éventuel de ses cadres

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En 2011, trois cadres de Renault avaient été licenciés à tort dans une affaire d’espionnage industriel chez le constructeur automobile. Un an plus tard, France Info et Le Parisien, révèlent que la direction avait anticipé l'éventualité que ces employés, en apprenant la nouvelle de leur licenciement, se suicident.
Les deux médias se sont procurés les communiqués de la direction destinés à être diffusés le jour où ces cadres décideraient de mettre fin à leurs jours. En voici un extrait publié par France Info : "Merci de demander à Emmanuelle de travailler sur une déclaration à utiliser en interne et externe au cas où l'un d'entre eux commettrait l'imparable. Ça serait sur le thème, nous sommes abasourdis et nous avions pris les dispositions médico-psychologiques pour les trois individus."
"Des éléments de langage"
Contactée par Le Parisien, Frédérique Le Grèves, qui était à l'époque directrice de la communication du groupe, reconnaît avoir demandé à ses services de préparer ces projets de communiqués.
"C'était de l'anticipation pure, des éléments de langage pour être prêt à répondre aux journalistes", a-t-elle déclaré au quotidien qui précise qu'elle est désormais chef de cabinet de Carlos Ghosn, le PDG de Renault.
Cette affaire, qui avait éclaté en janvier 2011, s'était conclue quatre mois plus tard par la démission du numéro deux de Renault, Patrick Pélata, le débarquement de six autres responsables et l'indemnisation des trois cadres licenciés à tort.