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Police-Justice

Profanation du cimetière juif de Sarre-Union: qui sont les cinq suspects?

Trois des cinq suspects étaient scolarisés au lycée Georges-Imbert de Sarre-Union.

Trois des cinq suspects étaient scolarisés au lycée Georges-Imbert de Sarre-Union. - BFMTV

Agés de 15 à 17 ans, les cinq adolescents réfutent tout antisémitisme. Ils ont passé la nuit en garde à vue.

Les profanations du cimetière juif de Sarre-Union ont soulevé un grand nombre de questions dans cette petite ville de 3.000 habitants. Qui a pu faire une chose pareille, et surtout, pourquoi?

Lundi après-midi, un garçon de 15 ans et demi s'est rendu à la police en disant qu'il avait participé aux faits. Il a mis en cause quatre autres garçons, tous mineurs. Tous ont passé la nuit en garde à vue.

"Choquant et insultant"

Parmi ces cinq adolescents, quatre habitent Sarre-Union, et trois y sont scolarisés, au lycée Georges-Imbert. A la sortie des cours lundi, les lycéens se disent choqués, et expliquent qu'ils n'auraient "jamais imaginé que quelqu'un d'ici fasse une chose pareille." "C'est quelque chose de très grave, surtout qu'on parle beaucoup de la Shoah en cours. Je trouve ça choquant et insultant", ajoute une lycéenne.

Ce qui interroge surtout, ce sont les motivations des suspects. Pour l'instant, elles restent floues. Eux, sans antécédents judiciaires, se défendent de tout antisémitisme. Le procureur Philippe Vannier a expliqué par ailleurs que la justice ne leur connaissait pas "de convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement".

Inconscience ou antisémitisme?

Les adolescents expliquent de leur côté avoir considéré le cimetière comme "abandonné". "Ça montre bien que c'était de l'inconscience", rebondit Denis Lieb, un professeur d'économie du lycée Georges-Imbert. "Ça n'était pas préparé, pas prémédité. Ils ont fait ça par bêtise, par ennui", ajoute le professeur.

Une explication qui ne convainc pas les responsables religieux alsaciens. "On ne s'attaque pas à un cimetière juif par hasard, à plus forte raison quand ce sont des gens du coin", estime Pierre Lévy, responsable du Conseil représentatif des institutions juives d'Alsace. Au total, les enquêteurs ont comptabilisé 250 tombes dégradées dans le cimetière juif.

Les gardes à vue des cinq garçons ont été reconduites mardi matin. Les faits qui leur sont reprochés leur font encourir jusqu'à sept ans de prison. Après avoir fermement condamné ces profanations, François Hollande a appelé la communauté nationale au "sursaut". Le chef de l'Etat se rend mardi en fin de matinée au cimetière juif de Sarre-Union. Sur place, il participera à une cérémonie.

A. K.