Procès Fourniret : les jurés délibèrent

Michel Fourniret s’est exprimé une dernière fois, après les plaidoiries de son avocat et de ceux de Monique Olivier.

Aujourd'hui mardi 27 mai, dernière ligne droite pour le procès Fourniret : la Cour s'est retirée vers 15h pour délibérer. Les jurés devraient rendre leur verdict demain après-midi. Un seul des trois avocats de Michel Fourniret a plaidé cet après-midi, pour une courte plaidoirie, avant que l'accusé ne prenne la parole :

Michel Fourniret a lu un texte dans lequel il s'en prenait à Maître Francis Nachbar, l'avocat général : après l'avoir traité de « roquet », il l'a accusé d'avoir « craché l'anathème », dans « un gigantesque réquisitoire du petit Francis ». Michel Fourniret a lu ce texte, écrit en alexandrins, durant un quart d'heure. Dans celui-ci, il a également évoqué Monique Olivier : « je persiste à dire que Monique Olivier est une pauvre bonne femme incapable de nuire à quiconque individuellement dans la société ».

Les plaidoiries de la défense (Michel Fourniret) :

La défense de Michel Fourniret s'est exprimée aujourd'hui. Seul l'un des trois avocats de Michel Fourniret a pris la parole cet après midi pour une défense de principe. Michel Fourniret refuse en effet d'être défendu, car il s'estime indéfendable. Il a toutefois demandé à son avocat de s'exprimer en toute conscience, de ne pas plaider l'irresponsabilité. Il a enfin indiqué qu'il ne ferait pas appel de sa condamnation. « Sa peine, il la subira, il l'accepte. Il n'a pas le choix. Mais l'acceptation de ce cette peine est peut-être le seul petit signe envers les familles », a précisé Maître Blocqueaux, dans sa plaidoirie d'environ une demi-heure.

Philippe Jumelin, l'un des avocats de Michel Fourniret, n'a pas plaidé aujourd'hui mais il a évoqué avec son client sa défense et il connaît ses volontés. Selon lui, « l'idée, c'est en gros l'acceptation de la peine, le fait qu'il ne fera pas appel. Ce n'est pas un cadeau mais s'il peut faire une seule chose vis-à-vis des victimes, c'est son seul pouvoir. On ne va pas plaider l'irresponsabilité parce qu'il ne veut pas. L'irresponsabilité, moi je l'aurais bien plaidée, pas forcément pour aboutir à un acquittement mais pour expliquer que peut-être la loi n'est pas adaptée à ces gens qu'on taxe de pervers et qu'il y a peut-être quelque chose à envisager entre la prison et l'hôpital psychiatrique ».

Les plaidoiries de la défense (Monique Olivier) :

Hier, les avocats de Monique Olivier ont tenté de compenser l'image noire qu'elle a eue pendant tout le procès, en demandant une peine différente pour celle qui n'est que la complice du tueur selon eux. Richard Delgénès, un des avocats de Monique Olivier, explique sa plaidoirie : « Monique Olivier plaide coupable, donc il ne s'agissait pas ici de contester les faits et leur gravité mais simplement de replacer Michel Fourniret dans le rôle qui était le sien et de montrer que Monique Olivier n'était pas Michel Fourniret et que leurs responsabilités n'étaient pas les mêmes. En ce qui concerne la peine, elle sait très bien les risques qui sont les siens. Le plus important pour un avocat qui la représente, c'était de dire les choses telles qu'elles sont et pas comme on les a présentées. Pour un accusé qui sait qu'il est coupable et qu'il ira en prison pendant très longtemps, c'est très important. C'est pour ça que j'ai voulu marquer cette différence et montrer qui était vraiment Monique Olivier. Monique Olivier assume sa culpabilité mais ne veut pas en assumer deux ».

La rédaction et Aurélia Manoli