Procès du Dr Muller: témoins et révélations surprises à la barre

Coup de théâtre ce lundi à la cour d'assises d'appel de Nancy. Un commandant de police a donné des informations nouvelles sur l'enquête sur le meurtre de l'épouse de Jean-Louis Muller. Deux gendarmes doivent être entendus ce mardi.

Ce témoignage marquera-t-il un tournant dans le procès du Dr Jean-Louis Muller? Un officier de police a affirmé à la barre avoir recueilli récemment le témoignage de deux gendarmes qui lui auraient expliqué que le Dr Muller se serait douché avant d'accueillir les enquêteurs le soir de la mort de sa femme, en novembre 1999. De quoi relancer la thèse d'un meurtre maquillé alors que le médecin a toujours affirmé que son épouse s'est suicidée.

"Quand il nous a ouvert, il avait les cheveux mouillés; pour moi, il venait de prendre une douche", a affirmé l'un des gendarmes, arrivé au domicile familial d'Ingwiller (Bas-Rhin), une demi-heure après l'appel téléphonique de Jean-Louis Muller.

La Cour d'assises a décidé d'entendre ces deux témoins surprises ainsi que leur supérieur de l'époque dès mardi. Le procès-verbal rédigé à l'époque des faits ne faisait pas état de ces éléments.

L'avocat de Muller "dubitatif"

"Deux gendarmes arrivent quinze ans après alors que moi ça fait autant de temps que je réclame une reconstitution et qu'on me chie dessus", s'est insurgé le Dr Jean-Louis Muller, cité par France Inter qui suit en direct le procès.

Le témoignage a également laissé "extrêmement dubitatif" l'avocat de l'accusé, Me Eric Dupond-Moretti. "Pourquoi ces éléments n'ont-ils jamais été portés à la connaissance de la justice?" s'est-il interrogé.

Rejugé pour la troisième fois, le médecin légiste alsacien a toujours défendu la thèse d'un suicide de sa femme, le soir du 8 novembre 1999. Mais les proches de la défunte ont toujours eu des doutes sur les circonstances de sa mort. Il a été condamné par deux fois à 20 ans de prison mais la Cour de cassation a renvoyé l'affaire devant la cour d'assises d'appel de Nancy.

Le dossier est particulièrement difficile, les experts estimant que "rien n'est exclu, rien n'est probant" quant aux différentes expertises menées.

Le procès doit avoir lieu jusqu'au 31 octobre.