Prison avec sursis requise à l'encontre de l'ex-numéro 2 du FNJ jugé pour des propos racistes

Davy Rodriguez était également l'assistant parlementaire de Sébastien Chenu. - Capture d'écran
Davy Rodriguez, l'ancien numéro 2 du Front national de la jeunesse (FNJ), risque une condamnation de trois mois de prison avec sursis pour des propos racistes tenus en mars 2018.
C'est, ce mardi, ce qu'a réclamé le tribunal de grande instance de Lille en plus d'une amende de 1000 euros. Le procureur Patrick Mignot qui a dénoncé des propos "inacceptables", d'une "gravité extrême" et "honteux".
Il les aurait tenus à l'encontre d'un agent de sécurité d'un bar situé dans un quartier festif de Lille, où il passait sa soirée avec plusieurs personnes.
L'agent de sécurité, d'origine camerounaise, a raconté au tribunal: Davy Rodriguez "s'est mêlé à une discussion que j'avais, il m'a pointé du doigt et a dit à l'autre 'laisse tomber, ces gens-là n'ont pas d'éducation'".
"Je parlais des videurs", s'est défendu Davy Rodriguez.
"Je ne suis pas quelqu'un de raciste"
Puis, selon le surveillant, il aurait enchaîné plusieurs insultes à caractère raciste à son encontre. Il a déposé plainte le 12 mars 2018, deux jours après les faits, pour "insultes à caractère raciste".
"On est au XXIe siècle, ce n'est pas normal d'entendre encore ce genre de chose", a estimé le plaignant, avant d'ajouter, ému: "Ma fille m'a demandé 'Pourquoi on t'appelle singe, papa?'".
Le prévenu, 25 ans, a simplement reconnu mardi avoir tenu "une partie" des propos qui lui sont reprochés. Diplômé de Science Po Paris et actuellement élève avocat, il a tenu à préciser qu'il était ivre au moment des faits et a présenté ses excuses à la victime.
Sur une vidéo tournée lors de cette soirée et projetée à l'audience, on voit Davy Rodriguez, visiblement agité, tenir des propos racistes à l'encontre d'une personne non identifiée.
Les personnes qui l'accompagnent tentent de le calmer, +Tu crois que Marine aimerait te voir comme ça?", dit à cet effet l'une d'elle.
"Je ne suis pas quelqu'un de raciste, je ne l'ai jamais été et je ne le serai jamais", s'est-il encore défendu.
Jugé pour "injure publique envers un particulier à raison de son appartenance ou sa non appartenance à une race", M. Rodriguez, ex-assistant parlementaire de Sébastien Chenu, n'a plus aucune responsabilité au sein du Rassemblement national. La décision doit être rendue le 30 avril.