Pédophilie dans la Nièvre: ce que l'on sait du couple soupçonné de viols sur ses deux fils

La maison familiale de Châtillon-en-Bazois - Google Street View
Si tous s'accordent à décrire une famille à problèmes, le voisinage était loin d'imaginer l'ampleur de ce qu'il pouvait se passer en réalité derrière les volets verts de cette petite maison de ville. Huit personnes, cinq hommes et trois femmes de 25 à 48 ans vivant dans la Nièvre, ont été mises en examen vendredi pour des soupçons de viols et d'agressions sexuelles commis pendant des années sur quatre garçons, âgés de 4 à 9 ans.
Près de 70 infractions ont été retenues par le parquet, notamment des faits de "viols aggravés", parfois assortis d'un "caractère incestueux". Car, comble du sordide, parmi les mis en cause, se trouvent les parents de deux des victimes, des petits garçons de 4 et 8 ans. Un couple bien connu à Châtillon-en-Bazois, calme village de 900 âmes où ils résident depuis une dizaine d'années.
"Des gens en difficulté"
Michèle Dardant, la maire de la commune, qui assure avoir elle même alerté les services sociaux à plusieurs reprises à leur sujet, évoque des "gens en difficulté". De l'avis de tous, le couple, qui vivait des minima sociaux, buvait beaucoup et se disputait régulièrement. Ils "ne travaillaient pas, faisaient beaucoup la fête le soir, la gendarmerie intervenait souvent", poursuit la maire.
Agé de 40 ans, le père, Gilbert M., n'avait pas ce que l'on peut appeler une bonne réputation dans le village, où on l'appelle aujourd'hui encore "Rambo" pour ses tatouages et son habitude de se promener torse nu ou en marcel, qu'il pleuve ou qu'il vente. L'homme avait déjà fait plusieurs allers-retours en prison.
"Monsieur a un passé assez lourd, régulièrement incarcéré pour des larcins, des vols, un petit peu de vente d'herbe", abonde l'édile. "Mais de là à s'en prendre à des enfants, j'ai du mal à me l'imaginer."
Des enfants agités, violents
Les enfants, eux, "allaient à l'école" mais ils étaient "difficiles, n'avaient pas de concentration, étaient très agités", selon l'édile, qui assure qu'ils présentaient des signes manifestes de maltraitance. C'est d'ailleurs à la suite d'un signalement de leurs enseignants qu'ils ont finalement été retirés à leurs parents, en mai 2017, comme l'avaient été les trois autres garçons du couple par le passé.
Depuis la révélation de l'affaire, la mère des deux enfants, placée sous contrôle judiciaire, a témoigné à visage couvert dans différents médias pour clamer son innocence. Ainsi, au micro de BFMTV, où Nathalie M., 37 ans, confesse bien "une petite fessée de temps en temps" mais nie formellement toute violence sexuelle, dénonçant des "on-dit". Dans le colonnes du Parisien, elle prend également la défense de son mari, "[son] chéri", qui, selon elle, "n'a pas pu faire ça".
L'enquête devrait permettre d'éclairer le rôle précis qu'ont joué chacun des huit protagonistes de l'affaire. Les trois femmes ont pour l'heure été placées sous contrôle judiciaire tandis que les cinq hommes ont été placés en détention provisoire.