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Pas plus de noyades en 2013 qu'en 2012

Les noyades en mer représentent 43% des décès.

Les noyades en mer représentent 43% des décès. - -

Alors que les morts par noyades semblent se multiplier, peut-on parler de "série noire"? Pas sûr...

91 personnes sont mortes par noyade depuis le 1er juillet 2013. Un chiffre impressionnant. Mais est-il pour autant inhabituel? Assiste-t-on cette année à un phénomène exceptionnel de noyades alors que chaque week-end apporte son lot de victimes (15 depuis ce vendredi, par exemple)? BFMTV.com fait le point.

> Y a-t-il plus de noyades cette année?

Il y a moins de noyade cette année qu’en 2012. 91 personnes sont décédées depuis le début du mois de juillet 2013, dont 37 sur le littoral. Cela correspond à une moyenne de 2,5 noyades mortelles par jour.

Selon les chiffres de l’institut de veille sanitaire (INVS), la moyenne était de 4 décès par jour du 1er juin au 30 septembre 2012 (497 décès).

Si l'on regarde les rapports des années précédentes, la moyenne était de 3,78 en 2009, 3,28 en 2008, etc...

> Qui sont les personnes qui se noient?

Selon l’InVS, en 2012, les victimes de noyade accidentelles sont des hommes à 74 %. Plus de la moitié des personnes décédées suite à une noyade sont des adultes de plus de 45 ans (54%). Les enfants de moins de 6 ans représentent 14% des décès, alors qu’ils ne sont que 7% dans la population. Les noyades en mer sont majoritaires: elles représentent 43 % des décès. Les autres lieux qui ont causé le plus de noyades sont les cours d’eau (28 %) et les piscines privées (10 %).

> Les amendes, meilleure prévention contre la noyade?

Cette année, le débat porte plus particulièrement sur l'imprudence des nageurs, plusieurs victimes de noyade ayant trouvé la mort dans des zones interdites à la baignade.

La ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, a déclaré, sur RTL ce lundi, ne pas écarter la possibilité de verbaliser les personnes qui se baignent en mer quand cela est interdit.

Interrogé par BFMTV, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a lui aussi envisagé de sanctionner les "imprudences" par des "amendes prohibitives".

Le préfet de l’Hérault a déjà adressé une lettre aux maires des treize communes du littoral dans le département afin de leur demander de verbaliser ceux qui se baignent quand le drapeau est rouge. Les amendes pourraient donc être amenées à se multiplier.

Mais selon Alliance, les policiers manquent sur les plages. Le syndicat affirme qu’il n’y a "que" 471 maîtres-nageurs sauveteurs policiers sur les plages du littoral français, alors qu’ils étaient 720 en 2002. "Ces drames ne s’expliquent pas par la seule imprudence de la population", a affirmé ce lundi Alliance dans un communiqué. Selon Denis Jacob, le secrétaire administratif général du syndicat, interrogé par BFMTV, cela est "incompréhensible", car "seuls les CRS nageurs sauveteurs peuvent mener des actions de police sur les plages".

Un rapport de la Cour des comptes, daté de 2012 et cité par L'Express, s'inquiète de cette baisse d'effectifs mais également de l'inégale répartition des moyens humains: des pans entiers du littoral ne sont pas surveillés par des CRS quand ceux-ci peuvent se retrouver affectés à la surveillance de piscines. Enfin, souligne la Cour, "les maîtres-nageurs sauveteurs CRS ont une activité de sécurité publique qui prend parfois le pas sur la fonction de sauveteur".

M.K.et Arthur Deshayes (vidéo)