Paris: les prostituées de Belleville se plaignent du harcèlement policier

Voilà quelques mois qu'elles sont sorties du silence et passent désormais à l'étape suivante. Les prostituées chinoises de Belleville à Paris viennent d'adresser un courrier au procureur de la République dans lequel elles y dénoncent le harcèlement policier dont elles seraient victimes.
Intimidation, contrôles d'identité injustifiés et à répétition, allant parfois jusqu'aux menaces, les 300 "marcheuses", comme on les surnomme, pointent du doigt ces intimidations et parlent même d'humiliation. Pour se faire entendre, ces femmes sans papier se sont regroupées dans un collectif, "Les roses d'acier".
"J'avais très peur"
Une mobilisation rare car, pour de nombreuses femmes, leurs familles, restées en Chine, ignorent tout de leurs activités à Paris. Elles acceptent de témoigner mais toutes à visage caché. "Les policiers nous contrôlent non stop et sans motif, ils sont très humiliants avec nous", décrit Leï à BFMTV.
"J'étais dans la rue et je me suis fait arrêter par un policier qui me hurlait 'vos papiers, vos papiers', poursuit An. Quand je lui ai montré la photocopie de ma carte d'identité il l'a déchiré puis il m'a prise en photo avec son téléphone, j'avais très peur."
Strict cadre légal
D'après le Strass, le Syndicat du travail sexuel, depuis le 20 mai, la présence policière est quotidienne. Les forces de l'ordre feraient même pression en stationnant juste à côté du bus de prévention de Médecins du Monde.