Paris: deux interpellations lors d'un rassemblement interdit à l'appel de la Ligue de défense noire africaine

Un rassemblement à l'appel de la Ligue de défense noire africaine (LDNA) a conduit à l'interpellation de deux personnes - Alain Jocard
Un rassemblement à l'appel de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), interdit par les autorités, a conduit ce samedi à l'interpellation de deux personnes place de la Concorde à Paris, a indiqué la préfecture de police. Malgré l'interdiction de la préfecture, une centaine de manifestants s'étaient rassemblés contre le racisme et pour "l'émancipation de l'Afrique".
Outre les deux interpellations, les forces de l'ordre ont procédé à de nombreux contrôles d'identité et verbalisations. Certains manifestants sont également restés plusieurs heures assis par terre afin d'exprimer leur intention de ne pas quitter les lieux.
" On nous empêche de nous mobiliser "
Malgré quelques tensions au cours de l'après-midi, le rassemblement a été dispersé dans le calme aux alentours de 17H00 par des CRS et des gendarmes du peloton d'intervention. A proximité de la place, la rue de Rivoli, momentanément fermée, a été rouverte à la circulation.
"Il y a des mobilisations partout, dans tous les pays ! Expliquez-moi pourquoi, (...) dès qu'on arrive, on a un comité d'accueil, on nous empêche de nous mobiliser, on nous empêche de manifester", a dénoncé Isa, une militante de la LDNA qui préfère rester anonyme mais dénonce le "délit de faciès" de la police.
Le rassemblement, non-déclaré et prévu pour se tenir à proximité de l'ambassade des Etats-Unis, avait été interdit par la préfecture de police en raison des risques de "troubles à l'ordre public".
La Ligue de défense noire africaine voulait manifester notamment "contre la négrophobie" et en mémoire de George Floyd, mort aux mains de la police aux Etats-Unis.
Environ un millier de personnes ont par ailleurs participé samedi à une autre manifestation à Paris, cette fois en mémoire de Lamine Dieng. Ce Franco-Sénégalais de 25 ans est mort il y a 13 ans, après une interpellation.
Ces mobilisations interviennent dans un contexte de dénonciations des violences policières, réactivées en France par le comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne.