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Police-Justice

Opéra de Paris: enquête ouverte pour harcèlement

La justice enquête sur des pratiques supposées de harcèlement moral à l'Opéra de Paris.

La justice enquête sur des pratiques supposées de harcèlement moral à l'Opéra de Paris. - -

Le parquet de Paris aurait ouvert une enquête préliminaire pour harcèlement moral à l'Opéra de Paris, selon "Le Parisien". La justice s'intéresserait de près aux pratiques de management.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à la fin de l'année 2012 pour des soupçons de harcèlement moral entre les murs de l'Opéra de Paris, selon des informations du Parisien lundi matin.

Cette enquête serait la suite directe d'une condamnation du prestigieux établissement, au printemps 2012: deux employés rétrogradés avaient perçu des dommages et intérêts devant les prud'hommes. Après cette affaire, Christiane Taubira en personne, la garde des Sceaux, aurait demandé au parquet de pousser plus loin les investigations sur les pratiques de management au sein de l'Opéra de Paris (Garnier et Bastille).

Parallèlement, l'inspection du travail mène sa propre enquête, tandis que le cabinet d'Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et par conséquent ministre de tutelle de l'Opéra, a saisi les services de l'administration centrale en leur demandant d'examiner "ces difficultés [avec une] particulière attention".

Actes isolés ou pratiques répétées?

Me Olivier Villevieille, l'avocat des deux personnes indemnisées pour harcèlement moral, estime que "le harcèlement dont elles ont été victimes n'est pas un acte isolé. C'est tout un management qui est mis en cause".

Selon Le Parisien, la police enchaîne les auditions de salariés de l'Opéra de Paris depuis plusieurs mois, notamment parmi les représentants syndicaux. Interrogé par le quotidien, Christophe Tardieu, le directeur adjoint de l'Opéra, affirme ignorer "qu'il y avait une enquête préliminaire en cours (...). Si au bout d'un an, la direction n'a pas encore été sollicitée, on peut s'interroger sur le degré de gravité de ces faits supposés. Il n’y a évidemment aucune volonté de harcèlement de notre part, d’ailleurs le fait qu’il n’y ait eu aucun spectacle annulé depuis deux ans est la preuve d’un climat social apaisé".

Dès janvier dernier, pourtant, un courrier de l'inspection du travail dévoilé par L'Express tirait la sonnette d'alarme, évoquant des "situations de travail particulièrement dégradées au sein de plusieurs directions à Bastille", notamment au service des caisses, et constatant que les employés en question avaient fait l'objet de "convocations disciplinaires intempestives, s'apparentant à de véritables
'interrogatoires' sans qu'aucun courrier de convocation ne leur ait été préalablement adressé". Systématiquement, les salariés avaient l'obligation de se rendre chez le DRH, où ils auraient été accusés de "malversations".

A.L.M.