"On tente d'entraver mon engagement": Dati se défend après sa mise en examen dans l'affaire Ghosn

Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de Paris, le 29 août 2020 aux journées d'été de LR à La Baule. - Loic VENANCE © 2019 AFP
"Tout cela ne tient pas". Rachida Dati s'est défendue ce mardi dans les colonnes du Parisien après sa mise en examen notamment pour "corruption passive" et "recel d'abus de pouvoir" dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn.
"La justice devient instrumentalisée pour un combat politique inavoué", a-t-elle dénoncé. Assurant que "tout a toujours été déclaré et contrôlé" lorsqu'elle était eurodéputée, Rachida Dati soutient avoir "apporté toutes les preuves de (son) travail" pour l'alliance Renault-Nissan. Le groupe automobile "n'est ni plaignant, ni victime et aucun argent public n'est en jeu", fait-elle valoir.
Le Canard enchaîné a révélé cette semaine que l'ancienne garde des Sceaux avait été mise en examen le 22 juillet dernier pour "corruption passive par personne investie d'un mandat électif public au sein d'une organisation internationale", en l'occurrence le Parlement européen où elle était élue à l'époque, et "recel d'abus de pouvoir". Une information confirmée depuis par le parquet national financier.
"Sur le plan juridique, c'est inexplicable"
Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, Rachida Dati, qui nie toute irrégularité, aurait touché 900.000 euros d'honoraires en tant qu'avocate entre 2010 et 2012 alors qu'elle était à l'époque aussi députée européenne. La justice cherche notamment à savoir si ses revenus correspondent à des activités déterminées ou s'il s'agissait d'un emploi de complaisance ayant pu masquer un lobbying, interdit pour les eurodéputés.
Selon la convention d'honoraires de Rachida Dati, dévoilée par Le Monde, cette dernière s'engageait auprès de Carlos Ghosn à "l'assister dans la détermination de la conduite de la politique d'extension internationale" du groupe, "notamment dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb". Elle demandait une stricte confidentialité sur cette collaboration.
"Sur le plan juridique, c'est inexplicable. Comme en 2019 (lors de la campagne pour les municipales, ndlr), on tente d'entraver mon engagement dans les échéances qui s'annoncent!", a réagi. Mais, assure-t-elle, "ma conviction et ma détermination sont intactes. Je serai de ce combat", en référence à la primaire de la droite pour la présidentielle.