"On a vu notre dernière heure arriver": la grosse frayeur des passagers du vol Paris-Perpignan

Peu après son décollage vendredi soir, le moteur droit d'un Airbus A318 exploité par Air France a pris feu. Obligeant l'avion à faire demi-tour.

"Il y avait des gens qui se tenaient la main... Franchement, on a tous vu notre dernière heure arriver". Vendredi soir, Johann Reig se trouve à bord du vol AF7470 opéré par Air France, reliant Paris à Perpignan. Mais peu après le décollage de l'appareil, le moteur droit de l'Airbus A318 prend feu, poussant l'équipage à émettre le code 7700, synonyme d'une situation de détresse.

Pompage moteur

"On a entendu des gros bruits de pétard. Et mon collègue juste à côté m'a dit: "Regarde, il y a des flammes!" Donc je regarde et effectivement, je vois des flammes d'1m50-2m", raconte Johann Reig à BFMTV.

La raison de cet embrasement? Un pompage moteur, un phénomène qui intervient lorsque l'écoulement de l'air au sein d'un réacteur ne s'opère plus normalement.

"Lorsqu'on a un pompage violent, cette fameuse explosion que l'on entend, le réacteur est généralement incapable de poursuivre sa poussée", détaille Jean Serrat, ancien pilote de ligne et consultant aéronautique pour BFMTV.

Un incident auquel sont régulièrement confrontés les pilotes

Résultat, même si l'incendie prend rapidement fin à bord de l'avion, le réacteur droit, où il était localisé, cesse de fonctionner. L'engin ne vole alors plus qu'avec un seul moteur, celui de gauche. L'équipage prend la décision de faire demi-tour, et de retourner se poser à l'aéroport d'Orly, d'où il s'était envolé.

"Une fois que l'avion a été stabilisé, on a senti que nous faisions des virages, et qu'on revenait sur Orly. De toute façon, on ne se voyait pas finir le voyage avec un seul réacteur", détaille Johann Reig. "On a atterri tranquillement, comme s'il y avait les deux réacteurs. On voyait bien la maîtrise du pilote".

Sur une vidéo amateur transmise à BFMTV, on peut observer le réacteur droit de l'avion émettre d'importantes fumées, une fois l'appareil de retour au sol. Plus de peur que de mal néanmoins. Un seul passager a fait un malaise parmi les 48 que comptait l'avion. Ils ont ensuite tous été pris en charge à l'hôtel, avant de repartir le lendemain.

Le pompage moteur est un incident auquel sont régulièrement confrontés les pilotes lors de formations.

Jules Fresard