Omar Raddad continue de se battre pour obtenir une révision de son procès

Omar Raddad a été gracié partiellement en 1996 par le président de la République mais attend toujours un procès en révision. - AFP
"A ce jour, il ne se passe rien, on n'est au courant de rien." Me Sylvie Noachovitch qualifie auprès de BFMTV.com la situation d'"insupportable". L'avocate d'Omar Raddad, condamné à 18 ans de prison en 1994 pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, réclame depuis plusieurs mois les résultats de contre-expertises ordonnées par le procureur général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence au mois de juillet dernier. Depuis, rien n'a été communiqué.
L'hypothèse d'une nouvelle piste dans cette célèbre affaire criminelle remonte à 2015. Grâce à une loi votée un an plus tôt pour faciliter la révision des procès, de nouvelles expertises ont permis de retrouver sur les deux portes où avait été écrit, en lettres de sang, "Omar m'a tuer", quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes, dont deux sont parfaitement exploitables et deux autres le sont partiellement. Des tests avaient exclu l'ADN d'Omar Raddad.
2.200 signatures sur une pétition
Une des empreintes exhumées dans ce dossier qui remonte à 1991, date de la mort de Ghislaine Marchal assassinée de 13 coups de couteau au thorax et 5 à la tête avec un chevron dans sa villa de Mougins dans les Alpes-Maritimes, a toutefois "matché" avec un ADN inscrit au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Les gendarmes avaient localisé ce nouveau suspect dans la Nièvre. Connu uniquement de la justice pour "des faits d’une relative banalité", de nouvelles comparaisons avaient écarté cette piste en février 2018.
Quelques jours plus tard, le procureur de Nice estimait que l'affaire était close, précisant qu'il n'était pas possible de faire plus pour la manifestation de la vérité. Un recours avait été déposé auprès de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, les nouvelles contre-expertises avaient alors été ordonnées pour tenter d'innocenter définitivement Omar Raddad qui a obtenu une grâce partielle présidentielle en 1996. L'ancien jardinier de nationalité marocaine aujourd'hui âgé de 56 ans souhaite la tenue d'un procès en révision de sa condamnation.