L'affaire Omar Raddad pourrait être bientôt relancée

Me Sylvie Noachovitch et Omar Raddad. - AFP
C'était il y a vingt ans quasiment jour pour jour. Le 4 septembre 1998, Omar Raddad retrouvait la liberté après avoir été condamné pour le meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal, une riche veuve tuée de 13 coups de couteau au thorax et 5 coups portés à la tête avec un chevron dans sa villa de Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Gracié partiellement en 1996 par le président de la République de l'époque, Jacques Chirac, l'ancien jardinier se bat aujourd'hui pour faire réviser son procès et obtenir une réhabilitation totale. Il vient d'obtenir de nouvelles expertises sur des traces ADN retrouvées en 2015.
Ces nouvelles recherches pour trouver la vérité dans cette affaire judiciaire médiatique ont été ordonnées en juillet dernier par le procureur général près de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, saisi d'un recours déposé par l'avocate d'Omar Raddad, a-t-on appris et confirmé de source judiciaire. Cela va se traduire par de nouvelles auditions, de nouveaux prélèvements et comparaisons ADN. En 2015, grâce à une loi votée un an plus tôt pour faciliter la révision des procès, quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes, dont deux sont parfaitement exploitables et deux autres partiellement, ont été retrouvées sur les deux portes où avait été écrit, en lettres de sang, "Omar m'a tuer".
Une première expertise "partiellement faite"
Après des expertises en 2016 sur ces traces d'ADN, une certitude en est ressortie: aucune ne correspond à Omar Raddad. Dans le même temps, l'une des empreintes génétiques retrouvée sur les scellés a "matché" avec une empreinte inscrite au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). "C'est un ADN que l'on retrouve à différents endroits dans la maison, insiste Me Sylvie Noachovitch, l'avocate d'Omar Raddad. C'est un ADN complet, donc ça ne peut pas être un ADN de contamination." Pourtant, malgré ses éléments, le procureur de Nice avait estimé au mois de mars dernier que l'affaire était "finie", de nouvelles analyses de l’empreinte génétique trouvée sur l’un des scellés ayant mis le suspect hors de cause.
"L'expert s'est arrêté au milieu de ses recherches, fustige Me Noachovitch. La première expertise a été partiellement rendue et partiellement faite. Les résultats ne pouvaient donc pas conclure que ça ne correspondait pas. Dans cette expertise, une allèle était manquante. Je me suis renseignée auprès d'un expert qui affirme qu'on ne peut donc pas certifier que le profil ne correspond pas à l'ADN retrouvé. C'est de l'incompétence!"