Nice: de "faux" bikers jugés pour le meurtre de leur "chef de meute"

Les accusés comparaissent devant les assises des Alpes-Maritimes depuis lundi dernier (photo d'illustration). - Boris Horvat - AFP
Mayeul Gaden, colosse tempétueux mesurant presque deux mètres, n'avait que 20 ans lorsqu'il a été tué de 32 coups de couteau, le 27 octobre 2011. Trois accusés principaux sont jugés depuis lundi dernier pour cet homicide: Nicolas, Marvin, et Tess, tous trois âgés de 17 et 18 ans au moment des faits.
Les trois accusés reconnaissent avoir assassiné Mayeul, qui se faisait surnommer "Karl", mais affirment qu'ils ont agi pour se défaire, disent-ils, de son "emprise" au sein du petit club de motards -sans moto- qu'ils avaient formé. Un club obscur et fasciste inspiré des folklores nordiques et des Hell's Angels, où chaque membre devait vouer allégeance au chef jusqu'à la mort.
Les menaces proférées et les épreuves humiliantes imposées par Karl, que les accusés décrivent comme un "gourou", auraient un jour poussé les jeunes adolescents à échafauder un plan machiavélique pour se débarrasser de lui.
La petite amie quasi enterrée vivante
Retour sur les faits. Ce jeudi, Karl monte dans une voiture avec ses trois camarades. Il ne se doute pas qu'il vient de tomber dans un traquenard. Sur les hauteurs de Nice, sur la colline de Bellet, les deux garçons le ceinturent soudainement et tentent de le maîtriser dans la voiture à coups de taser, avant de le poignarder sauvagement à la nuque, au thorax et au coeur.
Dans le plus grand secret, ils enterrent ensuite son corps dans l'arrière-pays, dans une grange abandonnée, puis s'en prennent à la petite amie de Karl, amenée de force sur les lieux après le crime, auquel elle n'a pas assisté. L'adolescente, alors âgée de 17 ans, est frappée à coups de pelle, puis enterrée vivante dans le même trou que son ami. Gravement blessée, elle réussira finalement à s'extraire de terre et à convaincre ses bourreaux de l'épargner et de l'amener à l'hôpital.
Un pacte qui a volé en éclats
Un pacte est passé ce jour-là entre les témoins et les protagonistes pour dissimuler le meurtre. Officiellement, Karl a dû quitter la France après avoir fait "une grosse bêtise". Sa petite amie va d'ailleurs subir un calvaire et être terrorisée durant plusieurs mois pour s'assurer de son silence.
Mais quinze mois plus tard, en décembre 2012, le secret vole en éclats grâce au témoignage de l'ex-petite amie de Nicolas, l'un des tueurs présumés. Après plusieurs années d'enquête, le procès a débuté lundi dernier. Verdict attendu le 23 octobre prochain.