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Police-Justice

Mort de Matisse à Châteauroux: le procès du meurtrier présumé s'ouvre ce lundi

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Le 27 avril 2024, Matisse, 16 ans, avait succombé à ses blessures après avoir été victime de dix coups de couteau. Le procès du meurtrier présumé, un adolescent afghan de 15 ans, s'ouvre devant le tribunal des enfants de Châteauroux ce lundi 26 mai.

Les audiences se dérouleront à huis clos, sans la présence de journalistes. Un après la mort de Matisse, un adolescent de 16 ans poignardé à mort à Châteauroux, le tribunal pour enfants de la préfecture de l'Indre va accueillir à partir de ce lundi 26 mai le procès de son meurtrier présumé aujourd'hui âgé de 16 ans, Rahman M..

Le drame remonte au 27 avril 2024. Alors que Matisse est en train de faire du rap avec trois autres jeunes dans une voiture épave, un adolescent de 15 ans s'en va chercher un couteau et revient pour le poignarder. Au total, il le poignarde à dix reprises et Matisse succombe à ses blessures.

"Des montagnes russes émotionnelles depuis un an"

Ce meurtre a provoqué une grande émotion dans la ville et quelque 8.000 personnes avaient participé à une marche blanche en mémoire de la jeune victime. "Tous les jours je chiale. Ça arrive n'importe quand, n'importe comment. On pense à lui tout le temps, pour n'importe quoi", a confié avant le début du procès Christophe Marchais, le père de Matisse, à RMC.

"Ça a fait exploser une vie de famille du côté de sa maman, une vie de famille de mon côté. C'est que des montagnes russes émotionnelles depuis un an. Aujourd'hui c'est ingérable."

Interpellé peu après les faits, Rahman M. expliquera être passé devant Matisse et plusieurs de ses amis le matin du drame. Ceux-ci l'auraient alors insulté en raison de son origine afghane. "Fils de Ben Laden, fils d'Afghan, retourne dans ton pays", lui auraient-ils lancé.

Le profil du jeune homme sera au coeur des débats durant ces trois jours d'audience. Arrivé il y a quelques années en France avec sa famille, Rahman M. était déjà connu pour deux faits de violences qui lui valaient d'être sous contrôle judiciaire. Selon ses proches, il avait également cessé de prendre son traitement médicamenteux pour ses troubles psychiatriques juste avant de passer à l'acte.

L'altération du discernement retenue?

Pour Christophe Marchais, l'adolescent "n'aurait pas dû être là à ce moment-là. C'était pas son coup d'essai. C'était quand même sa troisième attaque au couteau!"

"Les services sociaux n'allaient plus dans la famille parce qu'ils avaient peur, parce que c'était violent", ajoute-t-il. "On se rend compte qu'il y a plein de choses comme ça qui ont été faites un peu à la légère."

Si les faits, qualifiés de meurtre, sont punissables de 30 ans de réclusion, le suspect encourt en réalité une peine maximale de 15 ans de prison "compte tenu de l'excuse obligatoire de minorité", a indiqué à l'AFP David Marcat, le procureur de la République de Châteauroux.

Par ailleurs, et selon les informations de RMC, le juge d'instruction a retenu l'altération du discernement du jeune homme au moment des faits après plusieurs expertises médicales. Si une telle altération venait à retenue au moment de la condamnation par le tribunal, Rahman M. encourrait une peine ne pouvant aller au-delà de 10 ans de prison.

Alexandra Gonzalez et Julie Brault avec Vincent Gautier