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Police-Justice

Mort accidentelle d'un élève à Arles: pas de réquisition du parquet

Agnès Maulard-Lelong, le mardi 24 septembre 2013, quittant le tribunal de Taarscon.

Agnès Maulard-Lelong, le mardi 24 septembre 2013, quittant le tribunal de Taarscon. - -

Le procureur n'a pas formulé de réquisition à l'encontre de l'institutrice du petit Khoren. Cet élève de 11 ans avait été retrouvé pendu accidentellement alors qu'il avait été exclu de sa classe, à Arles, dans les Bouches-du-Rhône.

Le procureur n'a formulé aucune réquisition mardi devant le tribunal correctionnel de Tarascon (Bouches-du-Rhône) à l'encontre d’Agnès Maulard-Lelong, l'institutrice du petit Khoren. Ce dernier, âgé de 11 ans, avait été retrouvé pendu accidentellement alors qu'il avait été exclu de sa classe d'une école primaire d'Arles.

"Je laisse à l'appréciation du tribunal de déterminer si la prévention doit être retenue contre Mme Lelong", a estimé le représentant du ministère public, Vincent Mick. Il n'y a eu selon lui pas "de violation d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité", mais "une faute simple" ne relevant pas de la justice. Le magistrat n’a pas trouvé de texte pour asseoir des poursuites pénales pour mise en danger de la vie d'autrui. L'affaire a été mise en délibéré au 29 octobre.

"Un manque d'humanité"

Dans ses réquisitions, Vincent Mick a cependant déploré "le manque d'humanité" de l'institution et de l'enseignante qui avait été réintégrée un mois après le drame. "Les parents de Khoren ne peuvent pas comprendre que tout reste comme avant", a-t-il dit.

Le 26 mai 2011, à 9 heures, Agnès Maulard-Lelong, institutrice de CM2 à l'école Anne-Frank d'Arles, avait exclu et envoyé dans le couloir Khoren Grimaldi, 11 ans, qui refusait de faire son travail. L’enfant avait été retrouvé, trois quarts d’heure plus tard, inconscient et pendu par son T-shirt à une patère du couloir. En arrêt cardio-respiratoire, l'élève n'avait pas pu être réanimé malgré un massage cardiaque pratiqué par les enseignants de l'école. Il est mort quatre jours plus tard à l'hôpital à Marseille.

L'institutrice se dit "désolée"

"Je ne pense pas que je sois responsable de la mort de Khoren", a déclaré en début d'audience l'enseignante d'une voix à peine audible et tout de noir vêtue. Un peu plus tard, face à une question du procureur qui lui demandait si elle se sent "moralement responsable", elle a répondu "oui", avant de se tourner vers les parents et de leur dire qu'elle était "désolée".

Le procès de ce professeur des écoles de 42 ans, jugée pour "manquement à une obligation particulière de prudence (mise en danger de la vie d'autrui)" et "homicide involontaire", s'est terminé mardi après-midi avec les plaidoiries de la défense.

M.K. avec AFP