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Police-Justice

Monflanquin: procès d'une énigme psychologique

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L'ahurissante affaire des "reclus de Monflanquin" est jugée à partir de lundi à Bordeaux.

Histoire d'une manipulation mentale hors norme, le procès dit des "reclus de Monflanquin" s'ouvre lundi, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour deux semaines. Ce dossier relate comment une famille entière s'est ruinée en dix ans en obéissant aveuglément aux préconisations d'un gourou.

Qui est le vrai gourou ?

Qui est d'ailleurs le véritable gourou ? Le tribunal présidé par Marie-Elisabeth Bancal devra déterminer le degré de responsabilité des deux mis en examen, Thierry Tilly, 48 ans, celui qui donnait ses ordres à la famille de Védrines, et Jacques Gonzalez, 65 ans, celui que Thierry Tilly présentait comme "son patron", et auquel il a donné en effet une bonne partie des 4,5 millions d'euros, et plus, confiés par la famille de Védrines entre 2001 et 2009.

Retour sur les faits. En 1999, Thierry Tilly rencontre Ghislaine de Védrines, et parvient à ce qu'elle l'embauche dans son école de secrétariat à Paris. Il rencontre dans la foulée les autres membres de cette famille noble du sud-ouest, leur expliquant qu'il est agent secret et que, eux, sont visés par un complot franc-maçon.

Une secte ?

Onze membres de cette famille parfaitement installée, la mère - décédée en 2010 à 97 ans - ses trois enfants au moins quinquagénaires à l'époque des faits, deux conjointes de ces derniers, et cinq des petits-enfants, tous au moins adolescents, se replient alors sur eux-mêmes, se terrant notamment pendant plusieurs années dans leur château du Lot-et-Garonne, au point qu'on les surnomme vite "les reclus de Monflanquin". Ils cèdent alors tous leurs biens pour financer "le combat".

Ce n'est qu'après trois défections de membres de cette famille, et les plaintes qu'ils ont déposées, que Thierry Tilly est arrêté en octobre 2009, avant que le reste de la famille soit "libéré" de son emprise sur intervention de Me Daniel Picotin, spécialiste des sectes et avocat de certaines parties civiles. (>> Retrouvez ici la chronologie de cette histoire)

Ce procès devrait être l'occasion d'un débat sur l'existence ou non d'une dérive sectaire dans cette affaire, et sur la manière dont l'emprise mentale est prise en compte actuellement par le Code pénal.