Militaires tués à Montauban : témoignages et enquête

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Hier jeudi, deux militaires ont été tué et un troisième grièvement blessé, lors d’une fusillade en pleine rue à Montauban, non loin du 17e régiment du génie parachutiste (RGP). D'après les premiers éléments de l'enquête, les trois militaires en tenue se trouvaient vers 14h10 près d'un distributeur de billets et de divers commerces, dans un quartier tranquille de Montauban, tout proche du Tarn, lorsqu'ils ont été pris pour cible.
C'est la seconde fois en cinq jours que des militaires sont victimes de tireurs en deux-roues dans la région de Toulouse. Un militaire en civil a été tué dans des conditions identiques dimanche à Toulouse.
« J’ai vu un scooter noir… »
Josiane, une habitante du quartier, a assisté à la scène : « J’étais sur mon balcon et j’ai vu un scooter noir avec un monsieur qui avait un casque noir. Il est passé et moi j’ai laissé passer, je ne savais pas ce qu’il se passait en fait. J’ai entendu à la télévision qu’il y avait eu un problème ici, donc je suis venue sur place, dire que j’avais vu ça, parce que c’était de mon devoir. J’ai été entendue par la BAC, c’est tout. Je ne soupçonne personne, j’ai dit ce que j’avais vu, simplement pour soulager ma conscience, parce qu’en tant que Française, je me dois de dire ce que j’ai vu ».
« On espère que ce ne sont pas des représailles »
Montauban en état de choc après ce drame. Gianni habite à deux pas du 17e RGP, il a du mal à comprendre : « On le voit dans les grandes villes, comme Marseille, Bordeaux, Toulouse, mais ici Montauban c’est une ville modeste ». Même incompréhension dans le restaurant qui jouxte la caserne, un lieu très fréquenté par les militaires. Alain Chablin, le directeur de l'établissement : « C’est vraiment un gros malheur qui vient d’arriver au 17e encore une fois, ils ont payé de leur personne depuis quelques années. En espérant que ce ne sont pas des représailles ».
« Un lien de similitude à approfondir »
Des représailles contre la présence française en Afghanistan ? Gérard Longuet « ne le pense pas et ne le souhaite pas. Mais à cet instant, rien ne permet d’écarter telle ou telle hypothèse », ajoute le ministre de la Défense. Quant au lien avec l’affaire de Toulouse dimanche, voici son sentiment : « C’est un lien de similitude qui mérite d’être approfondi », reconnaît-il, restant toutefois prudent : « Je n’en tire à cet instant aucune conséquence à titre personnel ».
17 douilles ont été retrouvées près du distributeur de billets. Et pour l’instant, aucune piste n’est écartée.