Meurtre de Patricia Bouchon: huit ans après, début du procès de Laurent Dejean

L'homme de 39 ans est accusé d'avoir assassiné Patricia Bouchon alors qu'elle était partie faire un jogging à l'aube, le 14 février 2011. Sa défense estime que les charges sont insuffisantes.

Elle avait disparu pendant son jogging dans la matinée de la Saint-Valentin en 2011, près de Toulouse. Ce mercredi s'est ouvert le procès de Laurent Dejean, accusé d'être le meurtrier de Patricia Bouchon aux assises de la Haute-Garonne. Jugé pour "homicide volontaire", ce plaquiste aujourd'hui âgé de 39 ans encourt trente ans de réclusion criminelle.

Vertèbres et crâne enfoncés

Le 14 février 2011 vers 04h30 du matin, Patricia Bouchon une mère de famille de 49 ans, secrétaire dans un cabinet d'avocats toulousains part faire son jogging quotidien autour de Bouloc, à 25 km au nord de Toulouse. Un footing donc elle ne revient jamais. Son corps est retrouvé un mois et demi plus tard, vertèbres et crâne enfoncés.

À la suite de la diffusion d'un portrait-robot en octobre 2013, les enquêteurs tombent sur la piste de Laurent Dejean. Plusieurs personnes affirment alors le reconnaître, dont son ex-compagne, qui indique aussi aux enquêteurs qu'il avait dû être hospitalisé en psychiatrie juste après la disparition de la joggeuse. 

Portrait-robot du meurtrier de Patricia Bouchon diffusé en octobre 2013. © BFMTV

Plusieurs hospitalisations d'office

En janvier 2018, l'avocat général de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse estime toutefois qu'il n'y a pas dans le dossier les éléments nécessaires pour un renvoi devant les assises. Ce réquisitoire est ensuite infirmé par le chambre de l'instruction. 

Lors de l'enquête, Laurent Dejean est placé en garde à vue à deux reprises avant d'être finalement mis en examen le 9 février 2015, puis écroué. Il faisait l'objet d'une mesure de curatelle renforcée après plusieurs hospitalisations d'office.

Un accusé "psychotique"

Ce mercredi, l'accusé décrit comme "psychotique" dans l'enquête s'est présenté devant le jury le regard hagard et comprenant mal les questions du président vers 10 heures. Son extraction de la structure psychiatrique spécialisée où il est hospitalisé depuis un mois a toutefois été retardé dans la matinée par le mouvement de protestation des gardiens de prison. 

Du côté de la défense, on estime que les charges sont insuffisantes, "comme l'avait estimé l'avocat général". Ses avocats, Guy et Pierre Debuisson envisagent de plaider "l'acquittement", alors que leur client n'a jamais reconnu les faits, ont-ils déclaré ce jeudi matin.

Sur le banc des parties civiles, où sont assis la fille de Patricia Bouchon, son mari, sa mère, son frère et sa sœur, on espère "des réponses" de l'accusé, ont indiqué Me Lena Baro et Me Stéphane Julliard. Le verdict est attendu pour le 29 mars.

Esther Paolini avec AFP