Meurtre d'un homme en fauteuil roulant à Lyon: l'enquête confiée au pôle antiterroriste

Le tribunal administratif de Lyon (image d'illustration). - Damien MEYER © 2019 AFP
L'enquête sur l'assassinat d'un chrétien irakien en fauteuil roulant à Lyon en septembre est désormais entre les mains du pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris, après le dessaisissement du parquet de Lyon, ont annoncé ce lundi 13 octobre les deux juridictions.
"Au regard des dernières avancées de l'enquête intervenues", l'information judiciaire a été étendue le 9 octobre aux infractions d'"assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", indiquent le procureur de Lyon Thierry Dran et le procureur antiterroriste Olivier Christen dans un communiqué commun.
Le juge d'instruction lyonnais s'est dessaisi le même jour au profit du pôle antiterroriste de l'instruction du tribunal judiciaire de Paris.
La victime frappée au cou à l'arme blanche
Cette nouvelle étape dans la procédure intervient dix jours après l'arrestation d'un Algérien de 28 ans en Italie dans le cadre de cette enquête.
La victime, Ashur Sarnaya, un chrétien d'Irak de 45 ans, a été frappée au cou à l'arme blanche le soir du 10 septembre au pied de son immeuble à Lyon par un homme qui l'attendait et qui avait pris la fuite à pied.
Au moment de l'attaque, cet homme en situation de handicap était en train de faire un live vidéo consacré à la religion chrétienne, comme il en avait l'habitude. Les pompiers n'avaient pas pu le ranimer.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) avait jusqu'alors fait savoir qu'il était "en observation" sur ce dossier.
Des Tik Tok signalés par des utilisateurs musulmans
La victime vivait avec sa soeur depuis au moins dix ans à Lyon. Sur ses comptes en ligne, cet homme s'exprimait en arabe et postait des vidéos souvent consacrées à la religion chrétienne.
Sur l'une d'elles, visible sur TikTok, le quadragénaire affirmait que ses contenus étaient régulièrement bloqués et ses comptes suspendus en raison, selon lui, de signalements faits par des utilisateurs musulmans.
C'est le troisième meurtre dont se saisit la justice antiterroriste depuis le début de l'année, après l'attaque au couteau jihadiste de Mulhouse (Haut-Rhin) en février dans laquelle est mort Lino Sousa Loureiro, un Portugais de 69 ans, puis l'assassinat fin mai à Puget-sur-Argens d'Hichem Miraoui, un quadragénaire tunisien.