Merah, un « djihadiste radical » depuis 2007 selon les renseignements

En 2007, Mohammed Merah, à peine 18 ans, était inscrit au fichier "Sureté de l'Etat" - -
C’était il y a un an, jour pour jour : Mohamed Merah entamait sa série meurtrière. Le 11 mars 2012, sur le parking d'un gymnase toulousain, il tuait le parachutiste Imad Ibn Ziaten, dont la mère témoignait vendredi sur RMC et BFMTV. Un an plus tard, Toulouse et Montauban rendent hommage aux victimes du tueur au scooter.
Ce lundi matin, une plaque en mémoire d’Imad Ibn Ziaten sera dévoilée sur les lieux du crime et à midi, le ministre de la Défense Yves Le Drian assistera à une cérémonie à Francazal, où le militaire était affecté, et lui remettra la Légion d'honneur à titre posthume. Mais alors que la France lui rend hommage, l’enquête avance, et la piste du « loup solitaire » s’effondre chaque jour un peu plus.
Inscrit au fichier « Sûreté de l’Etat » à 18 ans
A la veille de ces commémorations, France 3 Midi-Pyrénées a produit des documents démontrant que Mohamed Merah était connu des services de renseignements dès octobre 2006. Sur une photo, on aperçoit Merah, au côté d’un homme, brandissant un couteau de boucher au-dessus du Coran. Alors âgé de 18 ans, Mohammed Merah est en contact avec des membres de groupes de cellules salafistes et il est inscrit au fichier « S » (Sûreté de l’Etat) pour ses liens avec la mouvance salafiste à la suite de ce rapport. Sur un autre document, on le voit en photo sur une moto orange, une moto qui appartient à un homme qui projetait de réaliser un attentat en Irak. Autant de preuves qui permettent d’écarter d’un revers de la main la piste d’une auto radicalisation derrière les barreaux depuis 2009 : en fait, dès le mois de mai 2007, Merah est considéré comme un « djihadiste radical ».
« Ferment de délinquance »
Expert-psychiatre auprès des tribunaux, le Docteur Alain Penin avait examiné Mohammed Merah, répertorié comme délinquant, en 2009. « J’avais repéré cette fragilité, ce ferment de délinquance donc une facilité au passage à l’acte, affirme-t-il. Et puis cet espèce d’indicateur d’intérêt pour la religion et la radicalisation, ça je l’avais observé. Ce jeune homme qui était un petit délinquant, quand je lui demandais ce qui l’intéresse dans la vie, il me répondait "la lecture du Coran". Il y a tout son parcours qui a fait exploser cette cocotte-minute qui était prête à exploser ».
« Je ne laisserai rien passer »
Une rage qui a, depuis, donné des idées à d’autres. Un an après les tragédies de Toulouse et Montauban, le procureur de Toulouse, Michel Valet ne cache pas que des hommes ont été jugés parce qu’ils se revendiquaient de Mohammed Merah. « On a eu des illustrations sérieuses, avec deux prises d’otages dans les semaines qui ont suivies, l’une dans le quartier de Merah, avec des individus qui, dans le déroulement des faits, se sont réclamés des actes de Merah, explique le procureur. Je ne laisserai rien passer de tout ce qui pourrait ressembler à une apologie de Mohamed Merah. Il n’est pas question d’accepter de tels comportements ».