Marseille : un mois après la fusillade, rien n'est réglé

Un mois après la mort d'un adolescent de 16 ans dans une fusillade, le procureur de la République de Marseille et le préfet dressent ce lundi un premier bilan des actions engagées pour assurer la sécurité du quartier Clos de la Rose, à Marseille. - -
Il y a un mois, le 19 novembre, un adolescent était abattu d’une rafale de kalachnikov, dans le quartier du Clos de la Rose, à Marseille. La 14ème victime, depuis le début de l'année, d'un règlement de compte entre trafiquants de drogue. Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, promettait alors des moyens pour mettre fin à la violence dans plusieurs quartiers sensibles de la ville. Mais depuis, les habitants n’ont pas vu d’amélioration, malgré le renforcement des effectifs de police et les opérations coup de poing.
« Tout est revenu comme avant »
Ce lundi, le procureur de la République de Marseille et le préfet dressent un premier bilan des actions engagées pour faire cesser les violences et sécuriser le quartier. De sources policières, il y aurait eu une, voire deux opérations par jour. De l’argent liquide et des armes comme des kalachnikovs auraient été saisies.
Mais sur le terrain, au Clos de la Rose notamment, les dealers et leurs guetteurs eux sont toujours là. Il y a bien des contrôles de police, mais ils se font à l’extérieur de la cité. Et les habitants, eux, n’ont pas attendu pour tirer leurs conclusions : « Tout est revenu comme avant », résume Serge. Les guetteurs « se mettent toujours dans les coins pour guetter la police quand elle arrive ».
« On ne peut pas arrêter les guetteurs comme ça ! »
Pour Philippe Brunetti, du syndicat de police Alliance, « ce n’est pas le fait d’occuper une cité avec des policiers en tenue qui fera cesser le trafic de drogue. Tant qu’on n’a pas de preuves, on ne peut pas arrêter les guetteurs comme ça ».
« Ça ne sert à rien. Si vous voulez du shit, vous pouvez y aller à pied ! »
La présence policière a été renforcée, avec davantage de descentes de police et la présence de barrages mobiles, ce qui a le don d’agacer Sylvain, 27 ans : « Je suis venu récupérer mon épouse dans le quartier. Premier contrôle. Je sors de la cité, deuxième contrôle. Le troisième, ça commence déjà à faire. Je reviens, et les mêmes me contrôlent encore ! Ils bouchent toutes les entrées et ils font les contrôles là. Cela ne sert à rien. Si vous voulez du shit, vous pouvez y aller à pied ! »
Lassé par les descentes de police et les contrôles, beaucoup d’habitants espèrent retrouver un peu de calme. Plus que la présence des guetteurs, c’est la crainte d’un nouveau règlement de compte entre trafiquants qui les inquiète.