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Police-Justice

Marseille : jugement très attendu pour la psychiatre d’un patient meurtrier

Un jugement très attendu à Marseille pour la psychiatre d'un patient meurtrier

Un jugement très attendu à Marseille pour la psychiatre d'un patient meurtrier - -

La psychiatre est poursuivie pour homicide involontaire commis par son patient sur le compagnon de sa grand-mère. Un meurtre pour lequel cet homme de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique, a été jugé irresponsable pénalement. La décision est très attendue par de nombreux psychiatres.

Le tribunal correctionnel de Marseille rend mardi son jugement dans l'affaire d'une psychiatre poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients, Joël Gaillard, une décision très attendue par une profession émue par ce procès inédit.

Le 13 novembre, le procureur avait requis un an de prison avec sursis contre Danièle Canarelli, 58 ans, médecin à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse.

La psychiatre nie toute négligence

A l'audience, elle avait nié toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue le 19 février 2004, vingt jours avant l'assassinat à Gap, à coups de hachette, du compagnon octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc. Un meurtre pour lequel cet homme de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique à forme "paranoïde", a été jugé irresponsable pénalement.

Après ce non-lieu, Michel Trabuc, un des fils de la victime, avait engagé une action contre l'Etat et contre l'hôpital, condamné en 2009 pour défaut de surveillance. Il avait également porté plainte contre tous ceux qui avaient pu faire preuve de négligence.

La profession inquiète

Dans la salle, de nombreux soignants étaient venus apporter leur soutien à leur collègue, s'inquiétant de l'issue du procès. "Si elle est amenée à trinquer, la prise en charge des patients va complètement changer", redoutaient des infirmières. La veille, l'Académie de médecine avait souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique", mettant en garde contre "l'utopie du risque zéro".

Mais, tour à tour, le président du tribunal, les parties civiles et le procureur n’ont cessé, tout au long du procès, d'évoquer "l'aveuglement" d'une prévenue ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante.