Marseille : incompréhension après le meurtre d’une avocate

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Le mystère reste entier et l'émotion extrêmement vive à Marseille après le meurtre d'une avocate vendredi en plein centre-ville.
Une minute de silence a été observée ce lundi matin dans tous les tribunaux de la ville et mardi par tous les avocats en France. Un texte a été lu par un membre du conseil de l'ordre pour rendre hommage à Raymonde Talbot, égorgée et poignardée à plusieurs reprises dans son cabinet.
« Nous devons aller de l'avant »
Pour Me Jérôme Gavaudan, batonnier du barreau de Marseille, « cette minute de silence montre que dans les Palais de justice, l’avocat a, bien sûr, sa place mais a une activité de fluidité dans l’activité démocratique et de justice qui est un des piliers de la démocratie. Et puis cela montre aussi notre solidarité au sein de la famille judiciaire dans les moments difficiles. Ce qui s’est passé, c’est qu’un avocat qui était à son bureau et qui a été sauvagement atteint et ça, c’est regrettable, c’est même grave, mais pour autant nous ne devons pas nous décourager et nous devons toujours aller de l’avant. C’est en tout cas comme cela que le vit le barreau de Marseille ».
« Il ne faut surtout pas s'enfermer »
Les circonstances exactes du meurtre sont encore inconnues. Le corps de la victime a été découvert par son associé dans leur cabinet. Raymonde Talbot, 66 ans, était spécialisée dans le droit des personnes, de l'immobilier et du commerce.
Pour autant, les avocats ne veulent pas s’enfermer dans leurs cabinets. « Nos cabinets sont là pour nous permettre de travailler, pour réceptionner ceux qui ont besoin de l’être, d’être conseillés, d’être défendus, estime Jérôme Gavaudan. Il est vrai qu’il faut se poser la question de la sécurité mais il faut surtout ne pas s’enfermer. Donc c’est l’équilibre que nous devons trouver. Accueil, toujours, car l’avocat est un homme d’accueil, d’écoute, de conseil et de défense, mais aussi sans doute prise d’un certain nombre de précautions. Le moment viendra pour y réfléchir un peu plus sereinement ».
Une quinzaine d'hommes de la brigade criminelle de la police judiciaire travaillent intensément sur cette affaire, qualifiée de « hors du commun » samedi par le procureur de la République de Marseille.