Manifestation, Euro, état d'urgence... les policiers veulent voir leurs efforts récompensés

Les policiers réclament que leurs investissements soient "récompensés". - Dominique Faget - AFP
"Il n’y a pas eu de casse, il n’y a pas eu de heurts, il n’y a pas eu une grenade lacrymogène de lancée, il n’y pas eu un blessé", se félicitait le 23 juin dernier Bernard Cazeneuve à la fin de la manifestation de la loi Travail qui s'est déroulé sous haute sécurité. Des remerciements à l'attention des forces de l'ordre - plus de 2.000 étaient mobilisées ce jour-là - qui ne suffisent plus. Les policiers réclament une réelle compensation.
"La fatigue a laissé place au ras-le-bol, assure à BFMTV.com Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance. Nous n'avons jamais connu autant de sur-emploi dans la police." Lutte contre le terrorisme, état d'urgence, surveillance de la Cop 21 ou encore celle des manifestations contre la loi Travail, Euro 2016, le Tour de France ou les festivités du 14 juillet qui arrivent, les missions des policiers ont explosé.
200 heures supplémentaires en un trimestre
Rien que pour ce mardi, 2.500 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser la manifestation parisienne contre la loi Travail. Pour cela, deux compagnies d'intervention de la préfecture de Paris, en repos, ont été rappelées en renfort, soit plus de 180 hommes. Pour les policiers de quatre compagnies de CRS, ce sont deux jours de repos qui ont été supprimés, jeudi dernier et ce mardi. "Ils travaillent non-stop depuis huit jours 12 à 14 heures par jour", détaille le représentant d'Alliance.
A ce sur-emploi, s'ajoutent les heures supplémentaires. Aujourd'hui, la police nationale compterait 20 millions d'heure supplémentaires cumulées sur des années. Sur le dernier trimestre, on compterait 200 heures supplémentaires par fonctionnaire. "Ce nombre augmente en permanence, indique à BFMTV.com Nicolas Comte, secrétaire général adjoint d'Unité SGP Police-FO. Il ne se stabilise pas mais actuellement la progression a repris."
Suppression des congés pendant la période de l'Euro de football, accumulation des repos, les syndicats de policiers ont déjà exprimé leur volonté au ministre de l'Intérieur. "A un moment la République doit récompenser ses policiers, clame Frédéric Lagache. Les messages de soutien c'est bien, mais nous souhaiterions que ce soutien se transforme avec des annonces concrètes." "Il faut que le ministre prenne en considération ces investissement et ses sacrifices", poursuit Nicolas Comte. Si aucun ne cite un montant, cette prime devra, selon eux, s'appliquer à l'ensemble de la police nationale.