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Police-Justice

Lyon: condamné à dix ans de réclusion pour avoir agressé à l'acide son ex-conjointe

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Une peine de 18 ans de prison avait été requise contre cet homme de 36 ans qui avait aspergé d'acide son ex-compagne à Villeurbanne en août 2016.

Grégory Alga, 36 ans, a été condamné dans la nuit de mercredi à jeudi par la cour d'assises du Rhône à dix ans de réclusion criminelle, pour avoir frappé et aspergé d'acide sulfurique son ex-conjointe en 2016.

"Vous avez absolument besoin d'un suivi, pour le moins de risque possible de réitération des faits", a souligné la présidente de la cour d'assises, qui a prononcé une peine complémentaire de cinq ans de suivi socio-judiciaire. 

Il nie l'avoir aspergée d'acide

Plus tôt dans la soirée, une peine de 18 ans de réclusion criminelle avait été requise à l'encontre de cet homme de 36 ans, présentant selon l'avocate générale Dorine Breysse, "une vraie dangerosité". La magistrate avait rappelé que l'accusé était en état de récidive, ayant déjà été condamné pour violences conjugales en 2013.

L'avocate générale avait également longuement décortiqué les faits qui se sont produits le 18 août 2016 à Villeurbanne, dans le Rhône, pour contester formellement la thèse de l'automutilation, avancée par l'accusé.

Durant les débats, le trentenaire avait reconnu l'avoir frappée d'une gifle et d'un coup de poing, mais avait nié catégoriquement l'avoir aspergée d'acide. Il soutenait que c'est elle-même qui se serait mutilée pour lui nuire et toucher des dommages et intérêts.

Aspergée à trois reprises

"La justice est passée, c'est lui l'agresseur", a réagi Nadia, après le procès. "Je suis soulagé mais dix ans, ce n'est pas une peine terrible. Moi j'ai pris perpétuité. Il va sortir un jour, moi c'est à vie. Je suis mutilé, je suis massacré", a-t-elle ajoutée.

Brûlée sur 30% de la surface du corps, la victime avait été aspergée à trois reprises, selon un médecin légiste. Elle a été touchée au crâne, à la poitrine et au pubis. "Des endroits tellement symboliques, qui disent cette volonté d'anéantir, d'avilir", a relevé Me Alexandre Plantevin, avocat de la partie civile. 

"L'infirmité permanente, irréversible, c'est ce qui fait la gravité de ce dossier", a ajouté Dorine Breysse.

La victime, âgée de 46 ans, a subi huit interventions chirurgicales et a perdu de l'acuité visuelle. Elle a assuré que pendant l'agression, il lui affirmait qu'ainsi elle ne "referait plus sa vie".

Benjamin Rieth