Les policiers municipaux doivent-ils être armés ?

Claude Guéant veut donner plus de moyens aux 20.000 policiers municipaux de France. Alors qu'il se rend ce jeudi aux premières Rencontres Nationales de la profession à Nice, les agents lui réclament le droit d'être armés. Une bonne idée ?

Aujourd'hui, le port d'une arme de catégorie 4 (armes de poing) par un policier municipal relève de l'exception. Pour obtenir l'autorisation, un maire doit demander une dérogation au préfet de son département. On estime néanmoins que 30% des policiers municipaux du pays bénéficient d'une telle dérogation, souvent dans les grandes villes mais également dans certaines communes de taille plus modeste. C'est le cas par exemple à Evry (Essonne).

« C'est incontestablement un atout supplémentaire »

Le maire d'Evry, le socialiste Manuel Valls, estimerait justifié de généraliser le principe « à condition, bien sûr, qu'on sache s'en servir et dans des situations extrêmes; par exemple lorsqu'on porte atteinte à leur intégrité physique. A Evry, il n'y a jamais eu, en deux ans, le moindre tir d'un policier municipal. Mais ce sont eux-mêmes qui le demandent, car quand on intervient dans des situations très difficiles, le fait d'être protégé et armé est incontestablement un atout supplémentaire pour eux ».

« Que chacun reste dans son rôle »

Au contraire, certains maires refusent d'armer leurs agents, comme celui de Sarcelles (Val-d'Oise), François Pupponi (PS) : « J'ai toujours été contre, chacun doit faire son travail. La police nationale est là pour jouer un rôle dans le cadre des pouvoirs régaliens de l'Etat, pour assurer la sécurité des citoyens. La police municipale a peut-être plus un rôle de prévention, de présence sur le terrain, pour des tâches qui ne nécessitent pas l'utilisation d'armes. Que chacun reste dans son rôle », estime-t-il.

La Rédaction et A. Roger