Les agriculteurs, victimes de vols à répétition

Les exploitants agricoles sont devenus la cible de vols à répétition - -
Vols de matériels ou encore de récoltes, dégradations... les agriculteurs sont devenus la cible de "gangs itinérants". Alors que la plupart d'entre eux tente de survivre dans un contexte économique difficile, pas loin de 8.000 vols ont été commis dans des exploitations agricoles ces huits derniers mois, rapporte un dernier bilan dont Le Figaro a eu connaissance.
"Ils ont déjà du mal à faire face"
Les pillages des terres agricoles sont devenus un véritable fléau. Et tout y passe: une tonne de pommes de terre dérobée à la tombée de la nuit début octobre dans un champ de la Meuse, trente ares de vignes vendangées dans le Bordelais la semaine dernière, des hectolitres de gazole siphonnés dans des réservoirs des tracteurs, sans parler des vols d'animaux. Un drame pour ces exploitants touchés de plein fouet par la rigueur économique.
"Ces vols et dégradations représentent un coût important pour les agriculteurs, qui ont déjà du mal à faire face", fait remarquer un membre de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (Fnsea), interrogée par le quotidien.
Un bond de 7,5%
Selon un rapport, 7.800 vols commis sur des terres agricoles ont été recensés entre janvier et septembre dernier, "soit un bond de 7,5 % par rapport à la même période de l'année précédente".
"Les vols dans les exploitations agricoles ont connu une indéniable recrudescence depuis deux ou trois ans", confirme le général Simon-Pierre Baradel, sous-directeur de la police judiciaire à la Direction de la gendarmerie, cité par Le Figaro.
La Bourgogne, le Midi-Pyrénées, le Limousin ou encore la Lorraine figurent parmi les régions les plus touchées.
"Des commandes émanant de pays de l'Est"
"Des gangs itinérants sillonnent l'ensemble du territoire, experts dans le repérage et disposant de tentaculaires relais logistiques. Il s'agit du même type d'équipes qui étaient spécialisées auparavant dans les vols de camions frigorifiques ou d'engins de chantiers. Très opportunistes, elles répondent au gré du marché à des commandes émanant de pays de l'Est et, peut-être, d'Afrique", explique le général Baradel.
Au mois de juillet, las des cambriolages à répétition, des cultivateurs ariégeois s'étaient organisés en faisant des rondes la nuit pour mettre fin au phénomène. Ils réclamaient plus de gendarmes pour éviter tout dérapage dans cette lutte contre les cambriolages.