Le récit de sa violente agression sexiste devient viral

Une manifestation contre le sexisme à Aix-en-Provence en 2012 (image d'illustration) - Anne-Christine Poujoulat - AFP
Le visage tuméfié et le bras en écharpe. Une Toulousaine de 37 ans a raconté sur sa page Facebook l'agression sexiste dont elle dit avoir été victime la semaine dernière, postant une photo d'elle sur son lit d'hôpital. Le récit des violences sexistes qu'elle a subies est devenu viral.
La scène s'est déroulée mardi dernier. Alors que Prisca Boh rentrait d'un concert, elle s'arrête dans une épicerie ouverte la nuit. En sortant du commerce, elle est apostrophée par plusieurs individus.
"Je dois être opérée d'urgence"
"Trois hommes m'interpellent par des "bonsoir princesse", "bonsoir Bella" et autres. Je les ignore. Visiblement, ça les agace", raconte la jeune femme.
L'un d'entre eux profère ensuite des insultes sur son physique. Prisca Boh se retourne et leur fait remarquer que leurs propos sont déplacés. Le ton monte. Un autre la frappe violemment au visage. La puissance du choc la projette au sol. Visage gonflé, lèvre fendue et poignet fracturé.
"Hôpital. On m'annonce que les os sont déplacés, le poignet cassé et que je dois être opérée d'urgence. On m'ouvre et me met une plaque en fer. J'y reste deux jours. Je suis salement amochée. Trois mois de convalescence en prévision. Rééducation."
"Je maudis ce système patriarcal"
La jeune femme, qui a déjà témoigné sur sa page Facebook du harcèlement de rue, dénonce dans la suite de son post une "énième agression, humiliation parce que je suis tout simplement une femme". Et s'indigne de ces violences sexistes dont elle se dit victime depuis son adolescence.
"Ça va faire maintenant presque vingt-cinq ans que je subis ces saloperies en tous genres: agressions verbales, humiliations multiples, harcèlement sexuel, moral, de rue ou au travail, violences physiques (...). Je suis à bout. La colère, la rage, je l'ai, je vis avec chaque jour. Mais je monte d'un cran à chaque nouvelle épreuve de ce style. Mon sang bout de plus en plus. J'en ressors une nouvelle fois traumatisée, vidée. Je reste debout mais je maudis ce système patriarcal. Je le vomis de toute mon âme."
Son témoignage a été partagé plus de 23.000 fois à ce jour et près de 3.000 personnes ont réagi pour apporter leur soutien à la jeune femme. "Courage", témoigne un internaute. "Personne ne devrait vivre dans la peur", s'indigne un autre. "Votre histoire est malheureusement courante", regrette une utilisatrice du réseau social. "Nous n'accepterons plus les agressions qu'elles soient verbales ou physiques, dénonce une autre. Stop."