Le procès Krombach renvoyé sine die pour raisons médicales

PARIS (Reuters) - Le procès du médecin allemand Dieter Krombach, accusé à Paris du meurtre d'une adolescente française en 1982 en Allemagne, a été renvoyé sine die jeudi en raison des problèmes médicaux de l'accusé.

La cour a été contrainte de prononcer cette décision, deux experts médicaux ayant conclu, après un malaise coronarien ayant provoqué une hospitalisation à Paris dimanche dernier, que l'accusé avait besoin d'au moins deux semaines de repos complet.

L'audience avait déjà été suspendue lundi. Dieter Krombach, 75 ans, est accusé d'avoir tué Kalinka Bamberski, 14 ans, le 10 juillet 1982 et il encourt la perpétuité.

Jamais poursuivi en Allemagne, l'accusé a été enlevé en 2009 en Bavière à l'initiative du père de la victime, André Bamberski, et livré à la police française pieds et poings liés. Il est depuis en détention médicalisée à Fresnes (Val-de-Marne).

Les règles procédurales interdisant la reconvocation de la même cour dans ce délai, il faudra recommencer le procès dès le début avec d'autres jurés. Les témoins, notamment allemands, déjà entendus pendant trois audiences devront être reconvoqués.

Le nouveau procès devrait se tenir avant la fin de l'année, a dit la présidente Xavière Simeoni. Elle a déclaré aux avocats de l'accusé, absent, qu'elle ne lui en voulait pas et expliqué à André Bamberski qu'elle était tenue au "principe de réalité et de précaution".

André Bamberski et ses avocats ont souligné que c'est la quatrième fois que Dieter Krombach a affaire à la justice depuis les années 1990 et la quatrième fois qu'il est victime d'un malaise coronarien. "M. Krombach fait des malaises cardiaques à la demande", a dit André Bamberski à la cour, parlant de "stratagème"..

Tout en prônant aussi le renvoi, l'avocat général Pierre Kramer a parlé "d'allergie judiciaire". Dieter Krombach restera en détention le temps de revenir aux assises. André Bamberski et trois autres suspects de l'enlèvement de Dieter Krombach doivent de leur côté être jugés en correctionnelle à Mulhouse (Haut-Rhin) dans les prochains mois.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse