L'avocat des parents de Maëlys s'en prend vivement à la défense de Nordahl Lelandais

S'exprimant pour la première fois depuis la découverte du corps de leur fille et les aveux de Nordahl Lelandais, qui a reconnu avoir tué la fillette dans la nuit du 26 au 27 août, les parents de Maëlys De Araujo ont lancé un cri d'amour en direction de leur fille ce jeudi à Lyon, lors d'une conférence de presse. Mais leur avocat, Fabien Rajon, a abordé un autre sujet. En effet, c'est la défense de Nordahl Lelandais assurée par l'avocat Alain Jakubowicz qui se trouve au cœur de la colère de la partie civile.
Une "prise d'otage" de six mois
Prenant la parole, Fabien Rajon, a dénoncé les "six mois de prise d'otage infligés" à ses clients et à leurs proches, par le silence du suspect. "L’affaire Maëlys est particulièrement grave et douloureuse car il y a une double peine: outre le drame déchirant de l’enlèvement de leur fille, il leur a été infligé un autre préjudice, celui de voir un individu que tout accusait les mépriser par son silence, les prendre en otage en refusant de dire ce qu’il avait fait de Maëlys", a développé l'avocat.
Son confrère a concentré une bonne partie de ses critiques: "Dans pareil contexte dramatique, nous avons choisi la dignité plus que la dramaturgie, du silence plus que du commentaire, du respect et du deuil plus que des effets de manche ou des simulacres de coups de gueule médiatiques", a lancé Fabien Rajon, sans citer le nom de son confrère Alain Jakubowicz, qui assure la défense de Nordahl Lelandais. "Je ne veux culpabiliser personne. La défense est libre de choisir ses axes stratégiques mais je me pose des questions", a ajouté Fabien Rajon.
Les questions de Fabien Rajon
Après avoir mentionné "la sidération et l'inquiétude" ressenties au moment où la défense a dit qu'elle ne voyait pas une petite fille sur les images prises de la voiture de Nordahl Lelandais dans la nuit du drame mais "une silhouette de femme au décolleté profond et carré", il a égrené ses questions:
"Comment la défense qui avait pourtant accès au dossier et donc à cette vidéo a-t-elle pu publiquement affirmer des choses pareilles? Comment la défense a-t-elle pu insinuer que le véhicule n’était pas celui de Lelandais? Comment la défense a-t-elle pu aller jusqu’à affirmer que les enquêteurs s’étaient fourvoyés en négligeant d’autres pistes extrêmement importantes, en affirmant que la thèse de l’accusation ne tenait pas, qu’on aurait prétendument construit un dossier autour de la culpabilité de Nordahl Lelandais? Pourquoi prétendre que toute l’enquête reposait sur l'horaire de la disparition de l'enfant? Pourquoi en conclure que l’accusation ne tenait pas?
Fabien Rajon a alors conclu cette série d'interrogations: "La défense pouvait elle jouer cette carte devant les médias et les juges alors qu’en parallèle une seule personne, Nordahl Lelandais mis en cause par des charges accablantes, pouvait nous dire ce qu’il était advenu de l’enfant? Nous avons perdu six mois, d’une attente insupportable, alors que le dossier démontrait manifestement l'implication de Nordahl Lelandais dans l'enlèvement de l'enfant."