Karachi: deux anciens collaborateurs de Balladur convoqués par les juges

Nicolas Bazire et Pierre Mongin sont convoqués devant le juge le 12 septembre. - -
Du nouveau dans l'affaire Karachi. Nicolas Bazire et Pierre Mongin sont convoqués le 12 septembre, par les juges ayant la charge de l'enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 1995, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de Mediapart.
Les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire, qui enquêtaient sur un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement, avaient obtenu en juillet l'autorisation d'étendre leurs investigations à d'éventuels faits de "détournement de fonds publics", référence à un possible recours aux fonds spéciaux de Matignon pour financer la campagne.
Alors respectivement chef et directeur de cabinet d'Édouard Balladur et aujourd'hui patron de la RATP et dirigeant du groupe de luxe LVMH, Pierre Mongin et Nicolas Bazire devraient être notamment confrontés aux déclarations de l'ancien trésorier de la campagne, René Galy-Dejean.
Fin 2012, ce dernier avait notamment contredit l'ancien candidat à la présidentielle en affirmant que le liquide versé sur le compte de campagne ne provenait pas des meetings, mais de ces fonds secrets. "Les sommes qui nous arrivaient étaient censées provenir des meetings. Bien entendu, je n'en croyais rien et restais persuadé qu'il s'agissait de fonds secrets", avait expliqué l'ex-trésorier qui avait affirmé que Pierre Mongin lui avait remis "trois millions de francs en petites coupures" au lendemain du premier tour.
Préalable à une mise en examen?
Pierre Mongin a réfuté devant les juges cette hypothèse d'un recours aux fonds spéciaux. "Jamais Pierre Mongin n'a remis le moindre centime de fonds secrets à qui que ce soit ou à la demande de qui que ce soit. Cette thèse d'un détournement des fonds secrets est le fait d'un seul homme, René Galy-Dejean qui en est à sa troisième version", a répété mercredi l'avocat du patron de la RATP, Me Olivier Baratelli.
Il relève par ailleurs que son client, qui a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse, n'est "soupçonné par personne" dans un éventuel recours à des rétrocommissions sur les contrats d'armement. Contactés, les avocats de Nicolas Bazire n'ont pas donné suite.
A l'issue de l'audition, Pierre Mongin et Nicolas Bazire pourraient être mis en examen, placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté ou ne pas faire l'objet de poursuites. Dans cette affaire, Nicolas Bazire, ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur, a déjà été mis en examen pour recel et complicité d'abus de biens sociaux.