Jeune homme tué à Marseille : le policier mis en examen et écroué

Le policier n'était pas en service quand il a tiré (photo d'illustration). - -
Un policier "en état alcoolisé", soupçonné d'avoir tué une jeune homme mercredi avec son arme de service, a été mis en examen pour meurtre et écroué. Il a été placé en détention provisoire à Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier.
Cette décision d'une juge d'instruction correspond aux réquisitions du parquet, qui avait demandé la mise en examen "pour homicide volontaire" et le placement en détention provisoire.
"Il n'y a manifestement pas de légitime défense, qui suppose une proportionnalité entre l'aggression et la riposte", avait expliqué le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
"Un usage volontaire" de l'arme, pour le procureur
Or, "aucun des agresseurs n'était porteur d'une arme à feu ou d'un couteau. Là, d'après ce que l'on a comme indication, on est sur un usage volontaire, même si l'intéressé parle d'un coup de feu accidentel".
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Le policier qui n'était pas en service et le jeune homme se trouvaient dans une supérette. Le fonctionnaire a fait une remarque au jeune de 19 ans qui fumait du cannabis. Une altercation s'en est suivie, au cours de laquelle l'agent a été pris à parti et frappé au visage devant le magasin, et une balayette l'a fait tomber au sol. Sous les coups, le fonctionnaire a alors sorti son arme de service.
Le jeune de 19 ans a été touché à la fesse gauche. La balle a atteint l'intestin, l'estomac et le foie. La victime est morte à l'hôpital où l'avait transporté un ami vers 6h du matin jeudi.
Un ami du jeune également mis en examen
Le parquet a également ouvert une instruction à l'encontre d'un ami du jeune homme qui a pris part à la rixe, pour violence en réunion, dégradation de bien appartenant à autrui et conduite sans permis. Il a lui aussi été mis en examen pou ces faits et écroué.
En garde à vue, les deux hommes ont donné aux enquêteurs des versions différentes des faits. Mais ils s'accordent cependant sur les premières minutes du drame.
Témoignages "confus"
C'est à partir de là que les versions divergent: selon le gardien de la paix, il aurait crié pour faire état de sa qualité de policier, puis une balle serait accidentellement partie de son arme.
Selon l'homme de 29 ans, le policier n'a jamais fait état de son statut, et s'est mis en position avant de tirer sur son ami, à une distance de 7 à 8 mètres.
Les témoignages de la dizaine de personnes présentes sur les lieux, "confus" selon le procureur, n'ont pas encore permis de démêler les faits.