BFMTV
Police-Justice

"Je vis au jour le jour": le témoignage du père qui a perdu sa femme et ses 7 enfants dans l'incendie de sa maison

La maison incendié à Charly-sur-Marne, dans l'Aisne, le 6 février 2023

La maison incendié à Charly-sur-Marne, dans l'Aisne, le 6 février 2023 - FRANCOIS NASCIMBENI © 2019 AFP

Ce "feu de maison" a fait huit morts d'une même famille en février dernier. Parmi les personnes présentes, seul le père a survécu, descendu au rez-de-chaussée pour tenter d'éteindre l'incendie.

"Je vis au jour le jour". Le 6 février dernier, huit membres de la famille de Nicolas Dubos perdaient la vie dans l'incendie de leur maison de Charly-sur-Marne (Aisne): son épouse et sept enfants âgés de 2 à 14 ans.

"Ma famille me manque", raconte-t-il au micro de TF1 dans un témoignage diffusé ce mardi.

Nicolas Dubos s'exprime avec difficulté. Brûlé à de multiples reprises au second degré, il souffre encore de ses blessures et continue de suivre un lourd traitement médical.

"J'ai perdu connaissance"

Le père de famille retrace les événements du soir du drame. "Je me réveille et je dis à ma femme: 'ça sent bizarre'. Et au moment où on ouvre la porte, la fumée noire s'était déjà installée", explique-t-il.

Alors qu'il descend au rez-de-chaussée pour tenter d'éteindre l'incendie, sa femme monte pour protéger les enfants, tous endormis lors du déclenchement du feu. Comme le rappelle TF1, des vêtements prennent alors feu dans l'escalier.

"La pression des flammes montait, j'en suis sûr jusqu'au premier étage. Mais je ne pouvais même plus aller dans les escaliers, dans la cuisine et j'ai perdu connaissance", raconte Nicolas Dubos.

"Je regrette"

À cause des flammes, le courant se coupe dans la maison. Conséquence: la mère et les enfants à l'étage ne peuvent pas relever les volets électriques pour s'échapper par les fenêtres.

"C'est horrible, je me réveille la nuit, j'ai un cauchemar, j'ai mes brûlures. J'ai même encore le souvenir du dernier bisou avant que ma femme monte se coucher".

Un rapport d'expertise confirme aujourd'hui la première piste de l'enquête: c'est un sèche-linge a pris feu au rez-de-chaussée de la maison. "Je regrette de ne pas avoir fait plus, de ne pas avoir pu éteindre ce sèche-linge parce que je me dis que je les ai pas assez aidés", estime Nicolas Dubos.

Salomé Robles