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"Je ne suis pas l'auteur des faits": condamné pour meurtres, Dany Leprince espère une révision de son procès

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Condamné en 1997 pour quatre meurtres qu'il avait avoué à l'époque, Dany Leprince est depuis revenu sur ses aveux et espère une révision de son procès.

"J'avais envie qu'on me laisse tranquille". Tout comme Farid El Haïry, accusé à tort de viol pendant 24 ans, Dany Leprince demande la révision de son procès. En 1994, cet ancien agriculteur est arrêté, soupçonné du meurtre de son frère, de sa belle-sœur et de deux de leurs filles. Il avoue au bout de sa 46e heure de garde à vue et confirme par la suite ses aveux devant la juge d'instruction.

"J'en avais marre, je crois alors qu'ils vont découvrir que ce n'est pas moi l'auteur, mais le problème c'est que la machine est en marche", explique-t-il ce jeudi sur notre antenne.

Ce n'est que plus tard que Dany Leprince se rétracte. Mais sa femme et sa fille, qui changent plusieurs fois de versions au cours de leurs auditions, l'accusent toutes deux des quatre meurtres. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1997, il est mis en liberté conditionnelle en 2012.

"La justice a énormément de difficulté à accepter de se remettre en question"

Pour l'avocat Olivier Morice, les aveux en garde à vue de son client sonnent à l'époque pour la justice comme "la reine des preuves, on n'essayait même pas si des éléments et des témoignages viennent corroborer ces aveux".

"La justice a énormément de difficulté à accepter de se remettre en question lorsqu'il y a une erreur judiciaire", estimé l'avocat de Dany Leprince sur BFMTV.

En 2021, Dany Leprince obtient l'annonce de nouvelles investigations par la cour de révision. 28 ans après les faits, il clame encore son innocence dans un livre intitulé Ils ont volé ma vie. "Je ne suis pas l'auteur des faits, je ne vois pas pourquoi j'arrêterai le combat".

"Nous avons non seulement l'espoir mais il y a des investigations qui sont en cours et qui doivent mener la cour de révision à plus de courage", a déclaré Me Olivier Morice, "on a condamné cet homme avec des preuves qui aujourd'hui seraient totalement balayées devant une nouvelle cour d'assises".

Hugues Garnier Journaliste BFMTV