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Police-Justice

« J’ai vu cette femme se faire abattre devant moi »

Deux femmes gendarmes, âgées de  29 et 35 ans ont été tuées à l'arme à feu alors qu'elles intervenaient peu avant 23h pour régler un différend à la suite du vol d'un sac à main.

Deux femmes gendarmes, âgées de 29 et 35 ans ont été tuées à l'arme à feu alors qu'elles intervenaient peu avant 23h pour régler un différend à la suite du vol d'un sac à main. - -

L'émotion est immense à Collobrières dans le Var après le meurtre dimanche soir de deux femmes gendarmes par un récidiviste. Voisins et commerçants sont sous le choc, ils témoignent sur RMC.

Les deux femmes gendarmes abattues dimanche soir à Collobrières dans le Var, âgées de 29 et 35 ans, ont été tuées à l'arme à feu alors qu'elles intervenaient peu avant 23h pour régler un différend à la suite du vol d'un sac à main. Un drame sans précédent dans l'histoire de la gendarmerie. Les victimes appartenaient à la même brigade à Pierrefeu dans le Var. L’une d’elle était mère de deux petites filles de 5 et 13 ans. « C'est une tragédie (...) A travers ce drame, c'est la République qui est atteinte », a affirmé hier le président de la République.

Un « malade mental », pour sa mère

Le suspect de 30 ans, arrêté quelques heures après les faits a reconnu son crime lundi. C’est un repris de justice, sorti de prison en septembre dernier après 6 ans de détention pour des vols et des affaires de stupéfiants, mais aussi, selon nos informations, pour violence sur agent des forces de l’ordre. Il venait d’être jugé pour avoir frappé sa mère. Cette dernière qui vit à Toulon le qualifie d’ailleurs de malade mental, « il devient fou quand il boit », déplore-t-elle.

Un vol de sac à main à l’origine du drame

Le vol d’un simple sac à main semble être à l’origine des faits. Pour commettre son crime, il s'est emparé de l'arme de service de sa première victime - un Sig Sauer de calibre 9 mm - à l'issue d'une rixe. Il a ensuite subtilisé l'arme de la seconde, et s'est débarrassé des deux plus tard. Lundi, devant les enquêteurs, il était incapable d’expliquer son geste. Ce maçon de formation, bâti comme un colosse, venait de s’installer à Collobrières depuis une quinzaine de jour pour tenter de refaire sa vie.

« On a entendu une femme crier : "Oh non. Pas ça ! Au secours" »

Jérémy est l’un des voisins du tueur présumé. Il a assisté à l’un des deux meurtres, d’ailleurs qualifié d’assassinat par le procureur qui a retenu la préméditation. Il s’est confié sur RMC : « On a entendu une femme crier : "Oh non. Pas ça ! Au secours". En ouvrant les volets, j’ai vu cette femme se faire abattre devant moi. Il lui a tiré 7 balles dessus. La femme gendarme s’est mise à courir dans la rue, il l’a rattrapée et lui a tiré dessus juste derrière moi. Elle a essayé de se mettre derrière une voiture, mais il a fait le tour de celle-ci, s’est mis en face et a tiré à bout portant. On aurait dit qu’il était sous l’emprise de drogue. Il criait, il hurlait, il était déterminé, ça se voyait. Après avoir abattu la première femme, il voulait vraiment la tuer ».

« Audrey, une femme pétillante, très agréable et très jolie »

Pascal est libraire à Pierrefeu. Son magasin se situe à côté de la caserne de gendarmerie. Depuis des années, il a tissé des liens avec ses voisins gendarmes, notamment avec Audrey Berthaut, la mère de famille de 35 ans abattue dans l’appartement du suspect. C'est son collègue, Nicolas qui l'a appelé lundi matin pour le prévenir de la mort des gendarmes. « Je pensais qu’il y avait quelque chose au magasin mais finalement non. Il m’appelait pour parler d’Audrey. J’aurais préféré qu’il se passe quelque chose au magasin plutôt qu’on m’annonce ça par téléphone. C’était une femme pleine de vie, pétillante, très agréable et très jolie. Elle avait deux enfants ! C’est un choc terrible, surtout pour la famille, pour son mari, pour ses enfants. Franchement je pense à eux, à ses collègues de travail aussi. C’est un choc phénoménal. On ne peut pas imaginer une fille, comme ça, clouée au sol, abattue d’une balle dans la nuque. Je me mets vraiment à la place de la famille et des enfants ».

La Rédaction avec Lionel Dian