"J'ai pris mes distances": les confidences de l'ex-compagne de Cédric Jubillar à la veille de la reconstitution

Cédric Jubillar et son ancienne compagne Séverine. - BFMTV
Séverine s'est retrouvée au coeur de l'affaire Jubillar il y a un an. Le 15 décembre 2021, cette femme de 44 ans est placée en garde à vue pour "recel de cadavre". Les enquêteurs la soupçonnent d'avoir des informations sur la localisation du corps de la jeune infirmière disparue depuis deux ans. Une garde à vue "intense", comme elle l'avait confié à BFMTV, dont elle était ressortie libre.
"J’ai compris que l’on pouvait se retrouver en garde à vue ou en prison très vite sur de simples soupçons ou des accusations infondées", estime-t-elle aujourd'hui dans La Dépêche du Midi.
A l'époque, les gendarmes savent que Séverine, qui a entretenu une relation avec Cédric Jubillar, a rencontré à plusieurs reprises un co-détenu du suspect. Ils soupçonnent Cédric Jubillar d'avoir orchestré ces rencontres pour déplacer le corps de sa femme. La quadragénaire s'est toujours défendu d'un tel scénario.
"Si j’avais eu la certitude qu’il était impliqué dans le meurtre de sa femme Delphine, jamais je n’aurais poursuivi ma relation avec lui, indique Séverine aujourd'hui. Au fil du temps, je n’ai jamais perçu sur son visage les traits d’un coupable."
"Il faut des preuves"
Alors qu'elle l'a toujours soutenu, Séverine avait déjà confié en janvier dernier "ne plus être sûre à 100%" de l'innocence de Cédric Jubillar. Toutefois, elle estime que le sort judiciaire réservé à son ancien compagnon, "sans le dédouaner ou le défendre", est étonnant et se demande "si toutes les pistes ont été explorées".
"J’ai toujours pensé que pour maintenir un homme en prison, il fallait des preuves, rappelle-t-elle. Encore une fois, je ne cherche pas à défendre Cédric Jubillar, mais je constate, comme beaucoup, qu’après 18 mois de détention, il n’y a toujours aucune preuve matérielle pouvant le raccrocher à ce crime."
La relation entre Séverine et Cédric Jubillar aura duré deux mois, et s'est terminée en juin 2021. Elle a continué à avoir des liens avec lui, lui envoyant notamment des mandats en prison (des virements d'argent, NDLR).
"Si Cédric a commis les faits qu’on lui reproche il faut qu’il paie, poursuit-elle. En revanche, si les preuves manquent cruellement, il n’est pas normal de le maintenir en détention."
Aujourd'hui, elle a pris ses distances, pour se "protéger". "Moi et ma famille, car nous avons subi les dommages collatéraux de cette affaire", conclut-elle.