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"J'ai le souvenir des cris de ma mère": la sœur d'une victime du crash du vol Rio-Paris témoigne

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Le 1er juin 2009, le vol AF447 Rio-Paris s'abîmait dans l'Atlantique, emportant les vies de 228 personnes. Airbus et Air France sont jugés à partir de lundi pour homicides involontaires.

Treize ans après le crash du vol AF447 Rio-Paris, Air France et Airbus sont jugés à partir de ce lundi et jusqu’au 8 décembre pour homicides involontaires. Ces deux géants de l’aéronautique vont faire face à 489 parties civiles, les proches de 216 passagers et douze membres de l’équipage de l’appareil, qui attendent des réponses.

Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s'est abîmé en pleine nuit dans l'Atlantique, 3h45 après son décollage, entraînant la mort de ses 228 passagers. C'est la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire d'Air France.

Les boîtes noires ont confirmé que les pilotes, désorientés par le givrage des sondes de vitesse Pitot dans la zone instable du Pot-au-noir près de l'Équateur, n'ont pu rattraper le décrochage de l'appareil, qui a eu lieu en moins de cinq minutes

"Nous attendons un procès impartial, exemplaire, pour que cela ne se reproduise plus et que, par ce procès, les deux prévenus mettent la sécurité aérienne au centre de leurs préoccupations plutôt que seulement la rentabilité", déclare Danièle Lamy, présidente de l'association de proches de victimes Entraide et Solidarité AF447.

"J'ai le souvenir des cris de ma mère"

"On ne lâche rien parce que ça n'aurait pas dû arriver et pour nous il est évident que c'était à la charge d'Air France et d'Airbus d'assurer l'arrivée des passagers à bon port", abonde au micro de BFMTV Ophélie, sœur de Nicolas, l'un des passagers du vol AF447.

Âgé de 27 ans, ce commercial pour un grand restaurateur rentrait le 1er juin 2009 d’un voyage professionnel à Rio. Ophélie, sa grande sœur et ses parents l’attendaient pour déjeuner.

Treize ans après, la douleur et le choc ressentis lors de l’annonce du crash sont restés intacts. "J'ai le souvenir des cris de ma mère... Sur le coup, on ne comprend pas très bien, il y a quelque chose d'assez inédit. Un avion qui disparaît, on ne comprend pas trop ce que ça veut dire", raconte Ophélie.

"Quand on allume la télé, on commence à voir l'ampleur de l'information et on commence à comprendre que quelque chose de grave s'est passé", explique-t-elle.

Jusqu'à début décembre, Ophélie ne manquera pas un jour d’audience. Poursuivies pour homicides involontaires Airbus et Air France encourent 225.000 euros d’amende.

Cécile Danré et Marjorie Marcillac avec AFP