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"J'ai fait un acte de citoyen": l'homme qui a menotté l'agresseur présumé à Claye-Souilly témoigne

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Un sexagénaire suspecté d'avoir tué un vendeur du centre commercial de Claye-Souilly a été arrêté samedi. L'un des trois hommes ayant participé à son interpellation témoigne sur BFMTV.

"Il avait une colère froide." Franck s'est retrouvé directement confronté à l'homme suspecté d'avoir tué samedi un employé du centre commercial de Claye-Souilly, en Seine-et-Marne. En début d'après-midi, l'agent pénitentiaire fait ses courses avec son épouse et leurs deux enfants quand il entend des cris venant de la galerie marchande.

"Je vois des gens partir. On entend des 'Courez, courez'. On s'est mis en retrait avec ma femme pour protéger les enfants et ensuite je suis retourné voir ce qui se passait. C'est là que j'ai vu un monsieur avec un couteau dans les mains", raconte Franck au micro de BFMTV.

L'agresseur présumé "calme" après les faits

L'ancien gendarme garde une paire de menottes dans sa boîte à gants. Il se précipite donc vers sa voiture, récupère les bracelets métalliques et retourne sur le lieu de l'altercation. Un policier - alors hors service - et un client ont déjà maîtrisé le suspect.

"J'ai pris le relais pour le menotter", explique-t-il, précisant que l'agresseur présumé se montre "calme". "Je pense qu'il prenait conscience de l'acte commis."

Autour, un jeune homme de 18 ans est mort et un autre, âge de 20 ans, est grièvement blessé. Selon des sources policières, le suspect de 62 ans s'est présenté à la boutique Bouygues Télécom pour un "différend commercial", demandant "un remboursement qu'il n'a pas obtenu". Mécontent, il est parti et revenu peu de temps après avec un couteau. Il a alors poignardé les vendeurs "au niveau du cœur".

Félicité par sa hiérarchie

"Pour moi, il avait une colère froide", analyse Franck. "Il se baladait avec un couteau sur lui, je pense qu'il était déterminé à en découdre."

Le sexagénaire n'est pas connu des services de renseignement, indique une source policière à BFMTV. "Il n'y a pas de notion de terrorisme ou de différend antérieur", a précisé à l'AFP une source policière.

De son côté, Franck a reçu les félicitations de sa direction et même du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, pour son action qu'il qualifie de geste "citoyen". "J'envoie tout mon soutien à la famille de la victime, et à celle qui se bat encore pour sa vie", conclut l'agent pénitentiaire.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV