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Police-Justice

Information judiciaire sur la mort d'une octogénaire après un tir de lacrymogène

Des gilets jaunes à Marseille le jour du drame

Des gilets jaunes à Marseille le jour du drame - Clément Mahoudeau - AFP

Des plots de grenade avaient été retrouvés au domicile de la victime.

En lien avec la mort à l'hôpital d'une octogénaire en décembre dernier, une information judiciaire a été ouverte à Marseille apprend-on auprès du parquet de la ville. Au moment des faits, cette dernière avait été touchée, chez elle, par un tir de grenade lacrymogène en marge de manifestations de gilets jaunes.

Cette enquête menée par un juge d'instruction a été "ouverte pour recherche des causes de la mort" et est "toujours en cours", a précisé le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

Après le décès de cette Algérienne à l'hôpital, le parquet avait saisi l'IGPN, la police des polices, dans le cadre d'une enquête préliminaire. Mme Redouane, hospitalisée après avoir été blessée "par des éléments d'une grenade lacrymogène", était morte "d'un choc opératoire", avait expliqué le parquet après son autopsie.

"Le choc facial (n'est) pas la cause du décès", mais bien "un arrêt cardiaque sur la table d'opération", avait-il précisé.

Les proches de l'octogénaire mobilisés

Samedi, des proches de la victime, dont sa fille Milfet qui avait fait le voyage depuis Alger, ont déposé des fleurs devant l'immeuble où elle vivait, au coin de la Canebière.

"On n'oublie pas et on cherche toujours la vérité jusqu'à ce que justice soit faite", a déclaré Milfet Redouane, 42 ans, très émue, vêtue d'un T-shirt et arborant un pendentif ornés du portrait de la victime.
"Il est trop tôt pour savoir quelles sont les responsabilités, une enquête est en cours et il ne faut pas précipiter les choses", a-t-elle ajouté.

L'octogénaire fermait les volets de son appartement au quatrième étage lorsqu'un projectile avait heurté son visage. Des plots de grenade avaient été retrouvés chez elle.

"Elle m'a dit qu'elle avait reçu la grenade alors qu'elle fermait sa fenêtre à cause des lacrymogènes", a témoigné lors du rassemblement de samedi sa voisine d'en-dessous, Nadia Takouche, qui lui avait alors apporté assistance. La victime lui aurait dit "'un agent de police m'a visée'", affirme ce témoin.

"Je l'ai entendue frapper le sol avec ses pieds et crier 'au secours'", a-t-elle poursuivi, précisant s'être alors précipitée chez sa voisine et l'avoir trouvée "en sang, défigurée, dans un appartement rempli de poussière".

L'immeuble de la victime donne sur une rue étroite, au coin de la Canebière. Des incidents violents y avaient éclaté après une journée où s'étaient mêlées plusieurs manifestations, "gilets jaunes", CGT, et militants contre l'habitat insalubre dans la cité phocéenne.

Hugo Septier avec AFP