Immobilier : un marché plus sain, des affaires à faire

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Et si la crise économique avait du bon, notamment dans le secteur de l'immobilier ? Si plusieurs agences immobilières ont fermé ces dernières semaines, celles qui tiennent encore debout constatent que la crise a « assaini » le marché. Patrick Versault, agent immobilier à Provins, en Seine et Marne, explique les dérives qu'avait connues l'immobilier ces dernières années avec la hausse des prix : « C'était la compétition, tout le monde faisait n'importe quoi, n'importe comment. Devant l'affluence des demandes on embauchait des personnels sans aucune formation. Ou même avec une formation mais qui ne connaissaient pas le secteur. On en est arrivé à des choses complètement aberrantes. Les prix ont augmenté en 3 ans de ce qu'ils auraient dû augmenter en 12 ans. On arrive à un niveau où automatiquement, après les excès de la hausse, il va y avoir des excès à la baisse. »
« La profession va s'assainir »
En effet, selon Olivier Romeyé, directeur d'agence au Puy-en-Velay (Haute-Loire), « la profession d'agent immobilier va s'assainir. Il va falloir que les agents immobiliers soient beaucoup plus professionnels vis-à-vis de leurs acquéreurs. On constate aujourd'hui qu'on a moins d'acquéreurs, mais que ceux-ci sont beaucoup plus qualifiés. Il n'y a plus de place pour certains agents immobiliers qui n'étaient pas formés. C'était quelque chose qui marchait à l'époque où le marché était très porteur. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. »
Des agents obligés de s'adapter pour continuer à vendre
Le logement neuf est le secteur qui souffre le plus de la crise. L'année 2008 devrait s'achever avec au mieux 350 000 logements mis en chantier, contre 416 000 en 2007 et très loin des objectifs du gouvernement de construire 500 000 logements. Pour vendre des logements et « écouler les stocks », les promoteurs immobiliers n'hésitent pas à faire des promotions et des offres spéciales.
Exemple avec Vincent de Montval, directeur marketing du groupe Maisons Pierre, qui construit des maisons individuelles en Ile-de-France. Il explique les promotions mises en place par son entreprise : « On a fait des publicités auprès du public, en les attirant avec des arguments comme la voiture pour 1 euro de plus ou "Réservez votre maison avec 0 euro d'apport". Nous avons encore bien d'autres propositions, que ce soit pour le carrelage ou autres. Ce qui nous permet d'écouler un peu plus rapidement nos stocks, étant donné qu'en ce moment le marché fait preuve d'attentisme. »
Les conseils pour les acheteurs
Quelle attitude adopter pour les acheteurs face à cette nouvelle donne ? Selon Henri Buzy Cazaux, délégué général à la FNAIM (Fédération Nationale des Agents Immobiliers), « ce qu'il faut faire c'est aujourd'hui profiter de la marge de négociation. Quand vous identifiez un bien qui vous plaît, il faut savoir qu'aujourd'hui le prix est susceptible de baisser grâce à la négociation. Plutôt que d'attendre une baisse mécanique, qui aura lieu d'ici 6 mois à 1 an et demi, il faut anticiper. Les propriétaires aujourd'hui sont amenés à faire des efforts sur les prix, c'est très clair. Il y a un mécanisme de correction de marché qui n'est pas anormal ».