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Police-Justice

Immeubles effondrés: Marseille se réveille après une nuit de recherches

Les gravats dans la rue d'Aubagne.

Les gravats dans la rue d'Aubagne. - GERARD JULIEN / AFP

Deux immeubles, ainsi qu'un pan d'un troisième, se sont effondrés lundi dans un quartier populaire du centre de Marseille. Après une nuit de recherches, huit personnes, locataires d'un des édifices, sont portées disparues, et deux passants manquent aussi à l'appel.

Les numéros 63 et 65 de la rue d'Aubagne se sont écroulés lundi matin en plein cœur d'un quartier populaire de la ville de Marseille. Quelques heures plus tard, un troisième édifice s'est partiellement effondré sur les gravats des précédents. Et la nuit s'est écoulée en recherches. Pour l'heure, deux blessés légers seulement ont été confirmés, mais les marins-pompiers, dont cent membres ont été déployés depuis la catastrophe et qui devraient encore s'échiner à déblayer les décombres et secourir les victimes éventuelles les jours suivants, craignent que le bilan s'alourdissent. 

"L'inquiétude" de Castaner, le fatalisme de Gaudin 

En effet, si le numéro 63, bien de la mairie, faisait l'objet d'un arrêté de péril depuis 2008 et n'était donc plus accessible à l'habitation, le numéro 65 avait toujours ses locataires. Ce mardi matin, huit de ses occupants sont toujours portés disparus, dont une femme qui n'est pas allée chercher sa fille à l'école et une autre femme "qui ne sortait jamais de chez elle", selon les mots lundi soir du président du Conseil régional de Provence Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier. 

Arrivé sur place dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a expliqué qu'on était en fait sans nouvelle de dix personnes, ajoutant aux locataires disparus "deux passants susceptibles d'avoir été emportés dans l'effondrement". "Tant qu'il y aura le moindre doute, nous rechercherons", a assuré le ministre, sans cacher son "inquiétude": il y a "peu de chance que l'on puisse trouver des poches de survie", a-t-il encore noté. "Ce qui compte, c'est qu'on trouve le moins de morts possible, mais nous pensons qu'il y en aura", a quant à lui lancé, fataliste, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. 

Cinq mètres de gravats pour cinq étages 

Dans la soirée, Jean-Luc Mélenchon, député élu à Marseille, est intervenu sur notre antenne depuis la cité des Bouches-du-Rhône: "Ce sont des maisons de pauvres qui se sont écroulées sur des pauvres. (...) Et je comprends qu'il y ait des gens qui se sentent mal, notamment parmi les marchands de sommeil, car ça va se terminer au pénal."

Alors que les marins-pompiers poursuivent leurs efforts ce mardi, les deux immeubles de quatre à cinq étages ne sont plus qu'un amas de cinq mètres environ sur une dizaine de profondeur. 

Robin Verner