"Il est innocent et coincé": le beau-fils d'un journaliste sportif bloqué à Dubaï, accusé à tort d'avoir filmé une femme aux toilettes

Des antilopes paissent dans le désert à proximité de la ville de Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 4 janvier 2022 (photo d'illustration). - Karim SAHIB / AFP
La famille a choisi Dubaï pour son soleil, sa mer, sa tranquillité et sa sécurité. Le voyage familial s'est pourtant transformé en cauchemar. Ohan Villeneuve, 24 ans, beau-fils du journaliste sportif Denis Balbir, est bloqué depuis un mois dans la première ville des Émirats arabes unis, des suites d'une plainte déposée pour voyeurisme, et depuis retirée.
"On est parti à Dubaï le 10 avril dernier pour une douzaine de jours comme on le fait souvent", explique Denis Balbir à BFMTV.com. La petite famille a pour habitude de passer ses vacances à Dubaï.
"On est parti avec ma femme, notre fille de 17 ans et mon beau-fils de 24 ans."
"Il nous a dit un peu paniqué qu'il allait faire de la prison"
Le 19 avril, Ohan Villeneuve regagne inquiet l'appart hôtel où loge la famille. "Il nous a dit un peu paniqué qu'il allait faire de la prison, qu'il a fait une bêtise", explique Denis Balbir. Sa famille tente de le raisonner. Le jeune de 24 ans leur raconte avoir été pris de maux de ventre alors qu'il se trouvait en ville.
"C'est un problème chronique de santé, on a d'ailleurs fourni les certificats médicaux aux autorités", explique le journaliste sportif. Pris d'un malaise gastrique, le jeune entre dans les toilettes publiques. "Et l'unique toilette hommes était fermé donc il est allé dans les toilettes des femmes. En se relevant avec son bermuda, il a fait tomber son téléphone, et en le reprenant une dame qui était à côté de lui s'est mise à crier", poursuit Denis Balbir.
"Il a eu peur, il est parti en courant."
Le lendemain, la famille anticipe les moyens importants déployés en ville -les caméras de vidéosurveillance- et se rend auprès de la sécurité. "C'est une forme de police municipale qui sillonne un peu les quartiers avec les gilets jaunes", résume le journaliste sportif. La famille raconte l'événement, les toilettes des femmes, le téléphone qui tombe, le cri d'une femme.
"Ils nous on dit qu'il n'y avait aucun problème et que ça arrivait à tout le monde. On était relativement confiants… Jusqu'à ce que le chef de la sécurité, nous demande le passeport de mon beau-fils et le prenne en photo", poursuit Denis Balbir.
La famille regagne l'aéroport le 21 avril après une dizaine de jours sous le soleil. Ils doivent embarquer pour Lyon, mais le beau-fils du journaliste sportif ne passe pas la sécurité. "Il a été interpellé. Il a été mis à la police station de l'aéroport." Denis Balbir, sa femme et leur fille foncent au consulat, fermé en raison du lundi de Pâques, puis au commissariat où ils voient le jeune homme menotté. Un choc pour la famille.
Une nuit en garde à vue
"Il a passé deux jours et une nuit en garde à vue dans des conditions un peu compliquées", affirme le journaliste sportif. "Il était dans le noir total avec une cinquantaine ou soixantaine de personnes sans matelas. Il y avait une toilette pour tout ce monde-là et les fenêtres étaient murées." Le jeune homme ressort après sa nuit au commissariat. "Devant notre détresse, on est tombés sur une avocate qui nous a demandé une importante somme d'argent pour prendre en charge le dossier", détaille le journaliste sportif qui décide de décliner l'offre.
Au même moment, la famille apprend que la femme qui a hurlé en voyant le jeune homme récupérer son téléphone dans les toilettes des femmes a déposé plainte. "Elle le soupçonnait de l'avoir filmée dans les toilettes", détaille Denis Balbir, expliquant que la jeune femme a retiré sa plainte une semaine plus tard. "L'analyse du téléphone portable a permis de l'innocenter", ajoute le journaliste sportif. Reste que son beau-fils n'a toujours pas obtenu l'autorisation de quitter le territoire.
"Il est innocent et coincé à Dubaï", résume Denis Balbir qui peut compter sur ses connaissances dans le milieu sportif pour venir en aide à son beau-fils. "J'ai trouvé un ancien joueur de football qui a joué dans l'Est de la France et en Allemagne qui connaît une dame qui s'occupe de lui." Le jeune homme dort à l'hôtel dans l'attente du feu vert des autorités.
"Il a son passeport, il est libre de ses mouvements à Dubaï, mais il ne peut pas quitter le territoire", se désole Denis Balbir. "C'est le procureur qui a mis le travel ban et il est l'unique personne qui peut le lever." Récemment, la mère du jeune homme a contacté l'Élysée. "Un conseiller nous a répondu en disant que le président, le ministère des Affaires étrangères et le président de l'Europe étaient au courant de l'affaire", détaille Denis Balbir.
Sollicité par BFMTV, le service presse du Quai d'Orsay n'a pas encore répondu à notre demande lors de la publication de l'article.