Grégory: le résultat des analyses ADN "extrêmement mince"

Le procureur général de Dijon, Jean-Marie Beney - -
Les nouvelles analyses ADN menées dans l'affaire Grégory n'ont pas permis de nouvelles avancées dans l'enquête. "Il n'y a pas de révélations extraordinaires", a reconnu mercredi le procureur général de Dijon, Jean-Marie Beney, lors d'une conférence de presse, assurant toutefois que le dossier, ouvert depuis bientôt 29 ans, "n'est pas fermé".
Ces trois nouvelles expertises portaient sur les cordelettes, les vêtements et la lettre anonyme envoyée peu après la mort du jeune garçon, retrouvé pieds et poings liés en 1984 dans la Vologne. Qu'ont-elles permis de découvrir? On fait le point.
> Expertise des cordelettes
Beaucoup d'espoir avait été placé dans l'analyse des cordelettes, qui ont servi à emprisonner le corps de l’enfant. Mais celles-ci se sont avérées "très très difficilement exploitables". Analysées pour la deuxième fois (après une première expertise en octobre 2009), les cordelettes ont donné un résultat "malheureusement mince", a indiqué le procureur. "Un mélange ADN masculin très partiel a été identifié sur un morceau de la cordelette, mais ce mélange est très très difficilement exploitable, peut-être pour une exclusion mais rien de plus", a-t-il poursuivi.
"On parle d’ADN 'complet' lorsque l’on a neuf fragments, explique Dominique Rizet, spécialiste justice pour BFMTV. En dessous, il s’agit d’ADN partiel, sur lesquels on ne sait pas encore trop travailler. Mais ces fragments sont conservés dans l’espoir de pouvoir les exploiter un jour."
> Expertise des vêtements
Les vêtements, à savoir le bonnet, le pantalon, les deux chaussettes, le pull-over, les chaussures, le tee-shirt et l'anorak ont fait également l'objet d'analyses très pointues.
Sur le bonnet et les chaussures, "aucune empreinte" n'a été décelée, a assuré le procureur. "Sur les autres vêtements, a été relevé sur le pantalon une empreinte ADN partielle féminin à deux endroits, sur le pull-over il est relevé un ADN partiel masculin et un autre ADN complet masculin, donc deux ADN différents" a poursuivi Jean-Marie Beney.
Rien qui ne permette de remonter jusqu'à l'auteur du meurtre pour l'instant, donc. "Il n'y a pas d'identification possible" par rapport aux 280 personnes figurant dans la base de données versée au dossier, a confirmé le procureur, ne fermant toutefois pas la porte à de nuveaux prélèvements dans l'entourage du petit garçon.
> Expertises autour du "corbeau"
Une lettre reçue le 8 novembre 1984 par le juge d'instruction chargée de l'affaire à l'époque a également été analysée. "Un profil ADN masculin partiel, et un autre complet" ont été décelés, selon le procureur. Rien de suffisamment concret toutefois.
Idem pour les investigations menées sur les enregistrements de la voix du corbeau. Le procureur général a annoncé qu'elles permettaient d'entendre "un locuteur masculin et un locuteur féminin". "Mais il ne sera pas possible dans ces expertises de voix de mettre des noms" sur ces deux locuteurs, a-t-il ajouté.
Le meurtre de Grégory Villemin, non résolu depuis plus de 28 ans, reste l'une des plus grandes énigmes judiciaires en France.